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Blog

Posted by Ludovic Gavignet on 11:08 in
Le blog : hier, aujourd'hui, demain

Comment ne pas parler du blog, cet outil "merveilleux" que j'utilise pour communiquer avec vous que je ne connais même pas ? Avec cette profusion de blogs, ne voit-on pas émerger de l'info-pollution (pour reprendre le terme du futurologue Joël de Rosnay) voire pis, de la désinformation ? Alors comment le blog a évolué et à quoi ressemblera-t-il dans un futur plus ou moins proche ?

Définition simplifiée : Le blog est un outil de publication d'informations - textes, photos, vidéos - (les "billets") sur le web, simplifié, où les internautes peuvent réagir en direct (les "commentaires")

1) Le blog comme journal intime
A l'origine le blog avait une visée "Journal Intime". Je parle de moi, de mes sentiments, de ma famille, de mes amis, de mon chien, de mes passions, ... Ce sont les jeunes (ados, pré-ados) qui en étaient les plus friands. Aussi le blog a vite été perçu comme futile. Originellement anonyme (sauf quelques exceptions), les blogeurs s'exprimaient quasiment sans tabou. L'objectif du blog était d'exprimer ses sentiments, ses doutes, ses projets, afin de les confronter aux avis des divers internautes qui consulteraient le-dit blog. "Psychologie de comptoir" diront certains, "Avancée des relations humaines" affirmeront d'autres, "Fin des relations sociales traditionnelles" déclameront quelques uns ... Outre cet échange rendu possible avec des inconnus que l'on sollicite, le blog n'entravait pour autant pas les relations familiales et amicales, ces derniers représentant un appui certains que les internautes ne pouvait offrir.
Bref, le blog comme journal intime, qui a marqué le développement de cet outil, ne présentait pas de danger particulier si ce ne sont les jeunes qui donnaient plus ou moins volontairement trop de données personnelles, les exposant par là à de sérieux dangers ...

2) Les blogs d'opinion et professionnels
Le blog futile a vite laissé apparaître des blogs plus "sérieux" : des blogs d'opinion ou les blogueurs prennent position ainsi que des blogs professionnels.
* Les blogs d'opinion ont marqué l'avénement d'un besoin, d'une envie d'expression des internautes. Ces blogs se sont développés au détriment des blogs "intimes". Ainsi, les blogs se sont vus appropriés par une population beaucoup plus large (jeunes et moins jeunes) et les contenus ont vite été perçus comme plus intéressants. Certes il demeure toujours des blogs d'opinion dits "vides", mais la plupart font part d'une pensée riche, tout au moins intéressante à prendre en compte.
* Les blogs professionnels. Je ne vais pas entrer dans la distinction entre blogs d'entreprises, blogs internes d'employés et blogs externes d'employés, mais je définirais les blogs professionnels comme un outil de publication d'informations concernant une profession. Dans ces blogs, outre la dimension technique des propos, les blogueurs expriment parfois leurs sentiments.

3) Demain : quel(s) blog(s) ?
Alors demain, à quoi ressembleront les blogs ? Il y a fort à parier que les blogs seront appropriésaussi bien par les individus que par les groupes. Il ne sera alors pas rare de voir un internaute gérant ou cogérant de plusieurs blogs. Le blog deviendra un passage "obligé".
Quelle forme présentera-t-il ? A mon avis il n'y aura pas une forme unique mais une multitude de blogs tous aussi différents les uns que les autres : blogs généralistes, blogs thématiques, blogs spécialisés, blogs amateurs, blogs professionnels, blogs sérieux, blogs frivoles, ...
Chaque internaute fera de son blog son "habitation virtuelle" où les visiteurs seront les bienvenus et conviés à laisser leurs impressions et commentaires. Donc pas de blog-type, mais une multitude de blogs avec une multiplication des interfaces proposant leur création !
Mais le risque n'est-il pas de voir se développer des discussions futiles ? Des informations erronnées ? Des critiques diffamatoires ?

Les blogs ont évolué pour devenir de "blog - journal intime - personnel", "blog d'opinion ou professionnel". Néanmoins les blogs journal intimes existent toujours, il s'en crée chaque jour de nouveau, mais la tendance est essentiellement aux blogs d'opinion, où un ou plusieurs internautes expriment leurs découvertes, donnent leur point de vue, partagent leur expérience. Aussi il parait très peu probable que cette augmentation continuelle du nombre de blogs cesse. Bien au contraire, je parie sur "Un blog pour chaque internaute" mais aussi sur "Plusieurs internautes pour un blog". Mais la profusion d'informations ne devra-t-elle pas être freinée tant elle pourra s'avérer contre-productive ?

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L'homo-ubiquitus

Posted by Ludovic Gavignet on 11:32 in
L'homo-ubiquitus :
Vision futuriste de la lignée humaine



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Article du périodique WebNews - 16 Juillet 2589

" W-L. G. retrace l'évolution phylogénétique de l'homme "

La classification phylogénétique de l'homme a récemment été complétée par les scientifiques. En effet, après l'homo-sapiens une nouvelle espèce d'hominidé bipède sous emprise technologique a fait son apparition : l'homo-ubiquitus. Comment cette mutation homo sapiens - homo ubiquitus s'est-elle passée ; a-t-elle été inéluctable ?


WebNews : Comment définiriez-vous l'homo ubiquitus ?

W-L. G :
L'homo ubiquitus s'appelle ainsi puisqu'il est joignable instantanément par différents outils technologiques : caméras, wifi-cams, téléphones avec vidéos, satellites, nanoordinateur portable, ... L'homme peut alors être partout, tout le temps. Il suffit de l'appeler par un biais ou par un autre pour qu'il soit joignable immédiatement.


WebNews : Avec l'homo-sapiens, nous parlions de "Liberté". Qu'est ce que ce terme recouvre réellement ?
W-L. G : La liberté ? L'homo-ubiquitus ne connaît que le terme (grâce aux encyclopédies en ligne), mais pas la réalité de ce qu'il représente. Il paraitrait, d'après les vieux documents "Papier" que nous avons pu retrouver, qu'il s'agissait d'une avancée importante : l'homo sapiens pouvait, s'il le désirait, ne pas être joignable instantanément. Cela serait impossible aujourd'hui ! L'homme travaillant depuis où il veut bien se trouver, il est indispensable qu'on puisse le contacter à tout moment !

WebNews : Comment est-on passé de l'homo sapiens à l'homo ubiquitus ?

W-L. G : Cela est simple. L'homme a toujours été fasciné par les outils qu'il créait. L'homo-sapiens n'a pas dérogé à ce "principe" grâce aux outils technologiques. Alors il l'a développé. Il l'a réduit. Il a créé une multitude de petits outils de communication afin d'être joignable partout et tout le temps. La mutation s'est alors opérée peu à peu à cause du monde du travail : obligation d'un téléphone portable, nécessité de conférences par écrans interposés (webconférences), ... Alors l'homme s'est habitué. Tellement il avait fait usage courant de ces outils, il les réclamait pour ses loisirs ! Alors sont arrivés une multitude d'outils toujours plus évolués les uns que les autres : téléphones-vidéos, webcams wifi, visions satellites instantanées, ... Ainsi, à tout moment, en tapant les identifiants d'un individu, on sait où il se trouve et on arrive à le joindre par un moyen ou par un autre. Dès lors, l'homo sapiens devînt homo-ubiquitus.

WebNews : Et les "technophobes" ?

W-L. G : Il y avait aussi des homo sapiens "technophobes" comme vous dites, c'est-à-dire contestant toutes ces évolutions. Les homo-ubiquitus ont alors mené une lutte sans merci pour imposer leurs outils technologiques. Fort lobby aidant, les homo sapiens réfractaires ont tous été emprisonnés chez eux, leur maison étant contrôlé par les homo ubiquitus. Selon les estimations, l'espèce homo sapiens se serait complétement éteinte en 2231. C'est la plus rapide mutation de l'homme jamais connue ! A peine 2 siècles et demi pour voir l'extinction d'une espèce !
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Encore une vision utopique de ma part ? Alors réfléchissez aux nombreux outils dont vous disposez ... et dont vous êtes parfois "esclaves"...

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Europeana vs Google Book

Posted by Ludovic Gavignet on 13:47 in
Europeana vs Google Book Search

Les projets de bibliothéque en ligne ne manquent pas notamment depuis le projet (ambitieux) lancé dès septembre 2004 de la société Google de numériser plus de "15 millions de livres". Toutefois, quels avantages présente Europeana sur Google Book Search ?

1) Google - BNF : un combat historique ?
L'un des premiers projets aboutis de bibliothèque numérique revient à la BNF avec Gallica. Malheureusement l'indexation des documents se faisait en mode image ce qui rendait la recherche sur le contenu impossible. Alors, technologies aidant, Google décide de lancer en septembre 2004 un projet de bibliothèque numérique mondiale prévu sur 3 siècles pour indexer l'ensemble des documents parus et en cours de parution ! Cette numérisation se fera en mode texte, afin de faciliter la recherche des internautes et de pouvoir l'incorporer à son moteur de recherche. Son nom : Google Print rebaptisé depuis Google Book Search. Pris de court, Jean-Noël Jeanneney (alors président de la BNF), lance une contre-offensive, annonçant un projet de bibliothèque numérique européenne appelée aujourd'hui Europeana.

2) 7 raisons de préférer Europeana à Google Book Search ... ou l'inverse !
Voici un comparatif permettant d'apprécier les avantages/inconvénients respectifs d'Europeana (E) comparés à ceux de Google (G)
- E : Projet culturel d'envergure mondiale / G : Projet commercial
- E : Projet en phase de lancement / G : Projet fonctionnel et en enrichissement
- E : Privilégie dans un premier temps l'Europe / G : Privilégie les documents anglo-saxons
- E : Partenariat France, Hongrie, Portugal / G : Partenariat avec bibliothèques universitaires
- E : Documents libres de droits / G : Documents libres ou non de droits (accords contractuels)
- E : Partenariats technologiques (France Telecom) / G : Travail indépendant
- E : Projet financé et piloté par la France / G : Projet auto-financé et auto-géré

3) Bibliothèque numérique mondiale : la solution ?
La 1er décembre 2006, le projet de bibliothèque numérique mondiale a été établi entre l'UNESCO et la bibliothèque du Congrès de Washington (fonction de bibliothèque nationale aux Etats-Unis). Ce projet, impulsé par James H. Billington en juin 2005, va-t-il donc se concrétiser ?

Ainsi, que ce soit une société commerciale comme Google ou un projet (co-)national pour Europeana, les projets ne manquent pas et ne cessent de se développer. Finalement, la solution ne serait-elle pas une fusion entre ces projets (et d'autres comme "Live Search" de Microsoft) comme le préconisait Lucien Xavier Polastron ? La bibliothèque numérique mondiale peut-elle devenir réalité ?

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World Wide Web Wiki

Posted by Ludovic Gavignet on 17:39 in
Demain, le World Wide Web Wiki

Après le world wide web, ne s'achemine-t-on pas vers un world wide web wiki, ou - je me permettrai ce néologisme - un webki ?

1) Le world wide web "wikifié"
Has-been le World wide web ? Fini les adresses en "http deux points double slash trois w ?" ?
Cela est fort probable si l'on en croît les tendances du web. Exit le Web 2.0 ! Dépassé l'idée de cinquième pouvoir ! Réductrice la blogosphère !
Demain le web sera "wikifié", c'est-à-dire qu'il n'y aura pas un seul endroit sur le web où l'internaute ne pourra intervenir ou interagir. L'action de l'internaute passera du statut de "sollicitée" (comme il l'est actuellement en règle général) au statut d'"imposée". Chaque site visité pourra être librement modifié, chaque information désirée sera automatiquement et personnellement générée. Dans ce web wikifié, les espaces virtuels tiendront une place prédominante. Ainsi les magasins en ligne constitueront de véritables magasins virtuels avec des rayons en 3D au sein desquels on pourra faire ses courses comme on les fait dans le monde "réel". Les discussions virtuelles seront réalisées uniquement à partir d'avatars en forme de personnages 3D se déplaçant au sein d'univers virtuels créés, adaptés, modifiés par les internautes eux-mêmes. De plus aucune connaissance technique ne sera requise, tout se fera par le biais d'onglets ou de barres de recherche. Bref le web de demain sera un web wikifié !

2) Vers un nouveau wiki
Par wiki dans world wide web wiki, on entend une définition beaucoup plus large. En effet, tout sera wiki, pas seulement les sites web : jeux, messagerie, services en ligne, ...
En clair le wiki de demain induira une possibilité de modification de l'ensemble des actions de l'internaute : recherche, navigation, jeu, communication, ... Ainsi le wiki en sera d'autant plus collaboratif, chacun modifiant à sa guise et adaptant les interfaces et les fonctionnalités des sites qu'il visite et des services qu'il utilise.


Finalement, on s'achemine vers un webki définit comme un web où tout internaute peut interagir avec les services et outils du web que ce soit pour les adapter, les perfectionner, les corriger, ... Le world wide web wiki : la réalité de demain !

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Société intelligente

Posted by Ludovic Gavignet on 09:16 in
La pyramide de l'intelligence
De la donnée à la société intelligente


"Avoir la pratique et l'intelligence du monde - et des intelligences dans le monde - c'est déjà gouverner" (Jean Orieux). Que se cache-t-il réellement derrière la définition d'intelligence ? Quelles transformations successives font qu'une donnée contribue à une société intelligente ?
A travers le schéma de la pyramide de l'intelligence que je propose, sera étudié l'ensemble de ces étapes avec des définitions les plus claires et justes possibles.



1) Schéma de la "Pyramide de l'intelligence"

(Cliquez ici pour voir l'image en taille réelle)


2) Définitions

* La donnée : Il s'agit d'une "information" brute ou d'un élément d'information. Une donnée seule n'est pas utile en soi.

* L'information : Il s'agit d'un ensemble de données traitées, organisées, gérées soit par l'homme, soit par une machine. L'information peut aussi inclure une dimension subjective, volontaire ou non, à partir des opinions, des politiques, des points de vue adoptés par le créateur de cette information.

* La connaissance : Il s'agit de l'intégration d'un ensemble d'informations par un individu ou une machine. Dans ce dernier cas on parle de "Machine intelligente" ou d'"agent intelligent".

* Le savoir : Le savoir est propre à l'homme. La machine ne SAIT pas, elle CONNAIT seulement. Ainsi le savoir se définit comme comme un ensemble de connaissances organisées). Le savoir induit une intégration intellectuelle des connaissances. Ainsi une connaissance peut être temporaire alors qu'un savoir est permanent (même s'il peut être enfoui dans les méandres des neurones ...).

* L'intelligence : Il s'agit de l'utilisation du savoir. Plus le savoir d'un individu est important et utlisé, plus il peut être qualifié d'intelligent.

* L'intelligence collective : Il s'agit de la combinaison des intelligences individuelles à laquelle s'ajoute une "valeur ajoutée", fruit de cette rencontre.

* La société intelligente : La combinaison sélective des différentes intelligences collectives contribue à former une société intelligente, c'est-à-dire une société apte à prendre du recul sur elle-même. Une société est d'autant plus intelligente qu'elle est apte à sélectionner judicieusement les différentes intelligences collectives utiles. Ici, ce n'est pas la quantité d'intelligence collective qui définit la société intelligente, mais bel et bien leur qualité.


3) Sociétés du savoir ou société intelligente ?


Alors que l'UNESCO préconise des sociétés du savoir, je penserais plutôt qu'il faudrait tendre vers une société intelligente. En effet, une société intelligente est une notion beaucoup plus large que la société du savoir, qu'elle inclut d'ailleurs. Ainsi une société intelligente permet cette prise de recul nécessaire permettant soit de s'adapter, soit de s'ajuster, soit de conforter ses positions et ses choix ou encore de modifier complétement sa stratégie. Une société intelligente induit par là même des notions d'éthique, d'égalité, de respect, d'ouverture d'esprit, ... D'ailleurs, l'idéal est de tendre vers cette société unique et hégémonique afin d'assurer une homogénéité de son "pouvoir" sur la planète. Par conséquent je conseille que logiquement la société intelligente soit la prochaine étape, une fois les sociétés du savoir réalisées.
Ainsi les décennies qui viennent marqueront le passage d'une "Société de l'information" à des "Sociétés du savoir" jusqu'à une "Société intelligente"

Le schéma de la "pyramide de l'intelligence" proposé, laisse supposer un accès facile à cette société intelligente. Or les étapes sont longues et difficiles à franchir notamment à partir de la constitution d'intelligence collective et à fortiori lors de leur combinaison sélective. De plus, il sera fort utile que l'on passe des sociétés du savoir à cette société intelligente tant désirée. Néanmoins, comment arriver à une société réellement juste et équitable ? Demeure-ce une utopie ?

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Transparence web

Posted by Ludovic Gavignet on 15:57 in
Le Web est-il (trop) transparent ?

On définit souvent le web comme "transparent". Mais qu'est-ce que cela signifie-t-il réellement ? La transparence du web présente-t-elle une avancée ou au contraire une régression ?

1) La transparence, mythe fondateur du web
La démocratisation du Web a fait naître et se développer une idée de liberté, de transparence totale. Le web comme territoire s'affranchissant de toutes les contraintes politiques, législatives, éthiques. Un espace de libre expression sans tabou, de libre échange sans limite, de libre réflexion sans emprise. Bref, le web était une nouvelle zone de liberté totale où l'expression "La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres" paraissait totalement obsolète. Or, ce mythe s'est rapidement effondré, le mur de cette croyance n'a de cesse de se lézarder. La loi s'applique partout ... même en ce nouveau territoire que constitue Internet. Les affaires sont nombreuses : peer-to-peer condamné, propos xénophobes dénoncés, arnaques déjouées, ...
Certes il demeure dans de nombreux esprits ce mythe fondateur. Certains "intégristes" en usent et surtout en abusent pour promouvoir leurs systèmes illégaux, répandre leurs propos négationnistes par exemple, sous couvert d'une pseudo impunité. Or le Web ne déroge à aucune règle de droit.

2) La transparence, anti-démocratique ?
Internet a réveillé cette envie de liberté sans contrainte d'aucune sorte. Un monde autogéré ne répondant à aucune règle. Mais derrière cette absence de règle se cache l'absence de principes humanistes fondateurs d'une démocratie : respect d'autrui, tolérance, liberté, ...
Ainsi on constate bien qu'un Web transparent induirait fort probablement un web non démocratique, c'est-à-dire un web non équitable où la loi du plus fort, du plus persuasif primerait sur les droits individuels. Une concurrence exacerbée se développerait entre certains animée par la soif de pouvoir qu'il soit politique, économique ou social.
Un web transparent, stricto sensu, représente donc un danger pour les équilibres économique, juridique, social ou encore politique car faisant fi de valeurs démocratiques essentielles pour une équité totale et générale.

3) La transparence aujourd'hui
Alors, au regard des limites que je viens d'exposer, la transparence du web se définirait aujourd'hui comme "Un Web ouvert, libre, pluraliste, soumis à des contraintes législatives, politiques, sociales, économiques plus ou moins respectées". En fait cette définition, globale, couvre une multitude de réalités différentes selon les pays. Par exemple la transparence du web en Chine n'est pas celle que l'on connaît en France.
Aussi, aujourd'hui, le web est-il vraiment transparent ? S'il ne l'est pas vraiment, il tend à l'être. En effet, le fait que les citoyens s'expriment plus volontiers et plus aisément grâce aux outils du Web, suscite de nombreuses contestations de certaines idées, de règles, de lois même ! Certains s'insurgent contre l'inadéquation des lois avec ce nouvel outil que constitue l'"Internet transparent". Un exemple concret peut être pris avec les résultats des élections présidentielles en France. Certains sites étrangers proposent les résultats dès 18H alors même que la France doit attendre légalement 20H pour publier ces résultats. Avec cet exemple, loin d'être isolé, on constate que même dans les sociétés démocratiques, où l'on considère le Web comme transparent, subsistent de nombreuses taches d'opacité ...
Le Web véritablement transparent n'existe pas. Ce sont ses d'ailleurs ses taches d'opacité qui suscitent le débat : sont-elles légitimes ? Doit-on tendre vers un web totalement transparent ?

4) Demain, web transparent ou web opaque ?
En conclusion, que veulent-les internautes de ce web ? Les plus radicaux veulent un web totalement transparent (sans règle), les plus conservateurs veulent un web opaque c'est-à-dire qui se soumette à l'ensemble des règles du monde réel en dépit des spécificités du web. Mais d'une manière générale, les internautes veulent un web qui se situe entre les deux :
- Un web qui délivre toutes informations tout en protégeant la vie privée ou la propriété intellectuelle
- Un web avec une législation adaptée à partir de la législation internationale en vigueur (Certaines voix préconisent une législation générale s'appliquant à tous les pays du monde ce qui n'est pas sans soulever de nombreux débats et questions géopolitiques ...)
- Un web équitable (induisant donc des règles à respecter)

Au final, le mythe fondateur de la transparence du web est loin de la réalité actuelle. Aujourd'hui, le web répond à un ensemble de règles, de lois, à une jurisprudence qui lui est propre. Néanmoins la volonté des internautes demeure de préserver les avantages du web par rapport à d'autres médias par exemple. Mais cela n'est pas sans susciter de vastes débats. D'importantes modifications économiques, sociales, juridiques sont ainsi rendues nécessaires pour assurer l'avenir d'un Internet transparent.
Ainsi, vers quoi le web tend-il vraiment : transparence totale, transparence contrôlée, semblant de transparence, flou, taches d'opacité, totale opacité ?

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Légitimité journalisme

Posted by Ludovic Gavignet on 19:39

Quelle légitimité pour le journalisme

aujourd’hui et a fortiori demain ?

Le journalisme a dû s’adapter aux nouvelles technologies. Néanmoins, la parole citoyenne, le « cinquième pouvoir » comme j’ai déjà pu l’expliquer, contribue à changer le sens même de « journalisme ». Aussi, les évolutions technologiques, avec en premier lieu Internet, ont amené à une profusion d’informations, due en partie à la volonté d’expression des citoyens.

1) Du média au multimédia

Le passage de la presse écrite, à la radio puis à l’audiovisuel ne s’est pas fait sans crainte de voir l’écrit disparaître. Or, l’écrit constitue une force indéniable : il laisse des traces. Certes il est toujours possible d’enregistrer une émission de radio ou de télévision, mais il est d’autant plus facile de n’avoir qu’à conserver le papier. De plus, les différents médias que je viens de citer sont totalement complémentaires. Certes ils traitent souvent d’une même information, mais selon des regards différents, qui croisés, offrent une réelle pluralité de point de vue contribuant à l’exercice de la citoyenneté.

Aussi Internet a-t-il chamboulé cette vision avec un support multimédia regroupant texte, image et son. Néanmoins, Internet ne constitue pas une révolution en soi. En effet, les médias traditionnels, quels qu’ils soient (écrit, radiophonique, télévisuel), jouent d’Internet pour compléter leur information en prenant notamment en compte la parole citoyenne. C’est d’ailleurs en ce sens que se développent des initiatives de journalisme citoyen.

2) Du journalisme traditionnel au journalisme citoyen

Avec la croissance des blogs, l’expression personnelle a été largement facilitée. Ainsi, au gré du nombre incessamment croissant de ces blogs, l’expression citoyenne a pris une place essentielle dans le traitement de l’actualité. Les initiatives de journalisme citoyen n’ont donc de cesse de se développer afin de fédérer l’ensemble de ces points de vue et leur offrir un réel écho, un véritable pouvoir. Aussi, ce journalisme citoyen se pose-t-il en opposition voire en lutte contre les médias traditionnels ? Sûrement pas. L’objectif du journalisme citoyen traduit l’exercice de la liberté d’expression. Le but du journalisme est d’analyser l’ensemble des points de vue, plus ou moins objectivement. On distingue dès lors un enjeu essentiel pour le journalisme : contribuer à assurer cet écho de la parole citoyenne. Le journalisme traditionnel doit s’enrichir de cette pluralité de points de vue. Le journalisme citoyen permet un traitement de l’actualité en temps réel, théoriquement sans contraintes (si ce ne sont les limites légales).

Alors doit-on tendre vers un « journalisme 3.0 » comme l’exprime Jean-Pierre Elkabbach, président d’Europe 1 ? Personnellement, je pense plutôt que l’on doit tendre vers ce qu’est véritablement le sens du « journalisme » : un traitement objectif (avec des traits de subjectivité propres à la ligne éditoriale établie consensuellement) de l’actualité qui prenne en compte la pluralité des opinions. Le journalisme ne peut se cantonner à relater un fait sans l’étudier. La parole citoyenne contribue donc à apporter une analyse concrète, souvent engagée, de faits bruts.

Ainsi une définition du « journalisme » pourrait-elle être « Etude d’un fait ou sujet d’actualité le plus objectivement possible, à la lumière de points de vues complémentaires et/ou contradictoires, et dont l’analyse apporte une réelle valeur ajoutée à l’information dite « brute » » (NB : Cette définition n’inclut pas l’information « brute » comme journalisme alors que cette dernière constitue l’élément de base du journalisme. Ma volonté n’est pas de susciter un débat sur le sujet [quoique …], mais seulement de synthétiser un propos)

3) Ce que devra être le journalisme de demain

Pour un journalisme de qualité, qui redonne ses lettres de noblesse au « journalisme », il paraît indispensable qu’il réponde à certaines conditions

Ainsi, il s’agira d’un journalisme :

- Qui écoute la parole de chacun et instaure une interface plus ou moins concrète de dialogue entre citoyens lambda et professionnels.

- Qui apporte une réelle valeur ajoutée à l’information brute des groupes de presse ou des citoyens eux-mêmes

- Omniprésent sur tous les médias : presse écrite, radio, audiovisuel, internet, … et qui aura pris conscience de leur complémentarité.

- Qui suit une charte éditoriale propre. Cela induit un pluralisme des points de vue et une complémentarité entre les différentes structures journalistiques.

- Dynamique et réactif c’est-à-dire qui traite l’actualité en temps réel puis l’ajuste et la corrige au fil du temps, tout en faisant mention de son état d’incertitude

En conclusion, le journalisme n’est pas mort et ne doit surtout pas disparaître au profit d’une unique parole citoyenne. Cette parole citoyenne, isolée ou même fédérée ne peut prétendre à la définition de « Journalisme ». Le « journalisme citoyen » n’est donc pas un journalisme stricto sensu.

Le journalisme contribue à expliciter plus ou moins objectivement un fait, à apporter des points de vue, à la confronter à d’autres opinions, à traiter et analyser l’information, … Néanmoins, un changement sérieux est induit par la parole citoyenne qui se fait de plus en plus aisément entendre. Ainsi, il est indispensable que le journalisme, si ce n’est s’appuyer, prenne en compte cette parole et la transforme en une réelle information enrichie. Cela passe par la validation de l’information, son analyse et sa synthèse. Le journalisme a encore de beaux jours devant lui, un tant soit peu qu’il considère les citoyens comme porteurs d’informations et qui n’ont de cesse de vouloir s’exprimer. L’avenir du journalisme passe par à la fois par une « révision » du journalisme « traditionnel » et par une considération du « journalisme citoyen ».


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"Dieu" Google

Posted by Ludovic Gavignet on 10:38 in
La religion Googlienne :
le nouveau culte de
s internautes

Besançon - Dépêche Agence Veille&Doc Press - Avril 2007
« Une nouvelle religion vient de faire son apparition : la Googlienne. En développement constant depuis 1998, la religion Googlienne se présente comme monothéiste, c'est-à-dire prônant la croyance unique en une entité technologique capable de gérer l'ensemble du net ... et de notre vie réelle ! Nombre d'internautes sombrent d'eux-mêmes dans cette religion, sans même s'en rendre compte. Le phénomène est généralisé sur l'ensemble de la planète où Internet est développé ou en cours de développement. Le nombre d'adeptes ne cesse de croître, au grand damme des Yahooiens ou Liviens qui se font de moins en moins nombreux. Mais "Dieu" Google est-il vraiment bon ? »

1) Dieu Google contrôle tout !
Google n'est pas seulement le "Dieu du net" ou le "Dieu de la recherche", il est aussi et surtout considéré comme le "Dieu des internautes". En effet, outre le moteur de recherche éponyme, Google est une réelle société qui ne cesse d'accroître ses services : recherche localisée, partage de vidéos, outil de traduction, alertes référencement, recherche de et dans les documents sur support papier, actualité, comparateur de prix, régie publicitaire, groupes de discussions, service de messagerie, service de blog (dont fait partie celui-ci ... serais-je un adepte de la religion Googlienne ?), ... (liste loin d'être exhaustive !). D'ailleurs Google Inc. ne cesse d'acheter, d'améliorer, de perfectionner dans tous les domaines du net. Il veut non seulement devenir incontournable mais surtout être une référence. Danger : vers un monopole de Google ?

2) J'utilise Google, j'adhère à la religion !
Certes Google est un outil très performant. Néanmoins doit-on tomber dans cette "googlemania" comme le définit Alexandre Serres ou dans cette "googlelisation" ainsi que l'explique J-P Pinte ?
Certainement pas ! La religion Googlienne agit ainsi comme une secte. On constate la performance de Google par rapport à d'autres outils et on en oublie presque que ces autres outils existent. Google ne saurait tout gérer efficacement, encore moins avec une totale impartialité ... Les enjeux commerciaux de Google Inc. prévalent sur les enjeux culturels et sociétaux, ce que les adeptes Googliens oublient bien souvent. Loin de là de faire preuve d'anti-googlisme (je serais très mal placé puisque j'utilise nombre de leurs services !), je souligne l'importance de la considération des autres outils. Pensez-vous qu'une seule interface puisse gérer le web en toute objectivité ? Alors d'accord que certains soient adeptes de Google. Mais attention aux Googliens radicaux, de plus en plus nombreux qui prônent l'avènement de Dieu Google, maître de nos destinées sur le web voire dans notre vie. L'extrêmisme Googlien s'accroît de jour en jour. Prenez garde et luttez !

3) Suis-je Googlien ?
Petit test pour savoir si vous êtes ou non de religion Googlienne
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1 - J'utilise le moteur de recherche Google au moins une fois par jour
2 - J'utilise fréquemment au moins 3 outils de la société Google Inc (Moteur de recherche, Actualité, Mail, Blog, Alertes, Google Earth, Traduction, Vidéo, ...)
3 - Vous utilisez aussi bien les outils Google au travail, qu'à la maison, que chez des amis, et ce fréquemment
4 - Google constitue la page de démarrage de mon navigateur
5 - Vous pensez que "Sans Google, Internet serait beaucoup moins intéressant"
6 - Vous pensez que "Google est le meilleur site Web jamais réalisé"
7 - Vous pensez que "Google présente l'avenir du Web"
8 - Vous pensez que "Google est indétrônable"
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Réponses : Si vous avez répondu OUI à 4 de ces propositions (ou plus), alors vous êtes de religion Googlienne. Dans le cas contraire, vous faites partie de cette rare partie d'internautes qui n'a pas encore sombré dans les mailles de Google. PS : Je suis Googlien ! [Bien malgré moi :( ]. N'hésitez pas à laisser un commentaire pour nous informer si vous êtes ou non Googlien.

On le constate, la Googlienne constitue la religion d'une majeure partie des internautes. Mais attention aux googliens radicaux qui prédisent la fin du Web actuel pour un Web Googlisé. Croire en Google ne signifie pas forcément adhérer à son projet (?) de "Toute-puissance". S'achemine-t-on vers une dictature Googlienne ? Je ne l'espère certainement pas !

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Education à l'information

Posted by Ludovic Gavignet on 16:35 in

Education à l'information, maîtrise de l’information, culture de l’information, littérisme informationnel, …

Les dénominations ne manquent pas pour définir les savoirs, savoir-faire, savoir être, que permettent d’acquérir une éducation à l’information. Aussi, même si ces termes paraissent synonymes, il convient de distinguer leurs spécificités propres.

- L’éducation à l’information consiste en une formation continue, visant à développer une autonomie croissante, dans l’acquisition de compétences déclaratives et procédurales vis-à-vis du vaste champ des sciences de l’information. Ainsi cette éducation induit des considérations éthiques, sociales, juridiques et économiques.

- Le littérisme informationnel, information literacy, ou encore alphabétisme informationnel consiste en l’aptitude à comprendre, trouver, sélectionner, traiter et diffuser l’information et la documentation dans toute leur diversité. Toute éducation à l’information a pour finalité ce littérisme informationnel.

- La maîtrise de l’information consiste en l’habileté à gérer l’information dans un cadre préalablement déterminé en connaissance des règles éthiques, légales voire déontologiques. Cette maîtrise n’est pas une fin en soi, mais est toujours à conforter.

- La culture de l’information inclut une connaissance du monde informationnel et des nombreuses notions qui gravitent autour. La culture informationnelle se construit à l’identique d’une culture générale. Ainsi, chaque individu dispose d’une culture de l’information qui lui est propre et qu’il construit à sa guise même s’il est du rôle de l’école de l’accroître tant les enjeux sont importants. Ainsi la culture de l’information touche aux domaines de l’information, de la documentation, de la bibliothéconomie et inclut l’ensemble des réflexions et considérations philosophiques, morales et législatives qui l’alimente.


Finalement, on voit que ces notions sont intrinsèquement liées, se recoupent, ce qui explique l’amalgame qui est couramment fait entre ces notions.


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Le Web de demain

Posted by Ludovic Gavignet on 09:48 in
2100 : Le "new age" du Web ?

Que sera le Web de demain ? Quelles seront les tendances de cette technologie qui fait fi des limites spatiales et temporelles ? On ne peut prétendre avec exactitude de cet avenir. Toutefois, on distingue aisément quelques pistes.

1) Les tendances actuelles du Web
- Un Web humano-sémantique. Comme je l'ai écrit et expliqué dans l'un de mes précédents billets, le Web va se tourner de plus en plus vers l'usager, à savoir le comprendre et interpréter automatiquement ses besoins. Cela marque le passage d'un Web centré "Information" à un web centré "usager" voire à un web centré "Information - Usager".
- Un Web démocratique généralisé ? Il s'agit, pour chaque individu, d'accéder à Internet, sans limite, sans contrainte ni cognitive, ni économique, ni politique. Je sens déjà poindre vos sourires en songeant à cela : "Ainsi le Web effacera les dictatures ?". Je vous répondrais non. Ce que j'expose n'est qu'une tendance, notamment désirée par l'UNESCO dans les sociétés du savoir qu'elle souhaite voir se généraliser. La finalité du Web est un accès juste, équitable, sans contrainte. Néanmoins, les contraintes politiques de nombreux pays et les contraintes économiques des pays d'Afrique notamment, laissent entrevoir d'imposants freins quant à cette généralisation démocratique du Web
- Un Web où chaque individu s'exprimera de plus en plus aisément. Cette tendance, qui découle de la "généralisation" d'un web démocratique, offrira la possibilité à chaque individu de faire valoir sa pensée, son opinion, son mécontentement, ... Cela passera à la fois par des avis envoyés directement aux grands médias par exemple, mais aussi et surtout par le fait que chaque internaute créera son "territoire" sur le web. Les usagers disposeront d'une vie hybride : à l'instar de leur vie réelle, les internautes disposeront d'une vie virtuelle dans laquelle leur voix sera d'autant plus facile à entendre qu'ensemble ils constitueront un lobby conséquent !
- Un Web "Second Life". Comme je l'ai dit précédemment, le territoire du Web constituera une propriété à part entière. Si je dis "second life" c'est bien évidemment en référence à ce jeu en ligne qui propose une seconde vie, une vie virtuelle. Aussi c'est bien vers cela que l'on tend ... mais d'une manière encore plus généralisée. Ainsi vous disposerez d'un territoire privé, vous établirez des relations virtuelles, vous trouverez éventuellement un travail, ... Mais cela ne se limitera pas à un site : cela sera généralisé sur l'ensemble du Web.
- Du "Site Web" à la "Propriété Virtuelle". Alors que l'on connaît le Web sous la forme d'un ensemble de sites web quelles que soient leurs formes, le Web de demain constituera un ensemble de propriétés virtuelles où le giga-octet détenu aura valeur d'ares (et donc d'or). Ainsi, comme dans la vie réelle, la personne détenant le plus grand territoire en sera d'autant plus influente, et par conséquent d'autant plus riche ! C'est vers une réelle "Propriété virtuelle" que l'on tend. Commencez à bâtir votre empire !

2) Les tendances futuristes du Web
- Un Web humano-techno-interactif. L'interaction entre l'usager et le Web sera facilité par de nouveaux outils. Ainsi le Web constituera le "Sixième sens" de l'usager. En effet, l'usager pourra par le biais des technologies interagir avec le Web grâce à l'ensemble de ses 5 sens : un clignement d'oeil zoomera, un mouvement de main changera de page, un tapotement de pied fera défiler la page, ... Pour autant, l'homme deviendra-t-il humanoïde ? Temporairement et en quelque sorte on peut dire oui. Mais dès lors qu'il sortira du Web, plus d'interaction ... à moins que ce ne soit ce qu'il veuille !
- Un Web sosie du monde réel. Il y a fort à parier, vu les enjeux que constitue Internet d'un point de vue social, économique, politique, ..., que le Web s'établisse en Etats (ou en fédérations d'Etat) où l'on devra s'acquitter de taxes diverses, suivre une loi propre au Web établie consensuellement, avec des élections, des manifestations, des grandes entreprises, ... Bref c'est vers un réel "Monde Bis" ou "Monde 2.0" (ça fait plus "in") que le Web tend.
- Un Web "réalisé". Le Web va copier de plus en plus le monde réel : il va se "réaliser". Ainsi, les pandémies vont se propager à travers le net, les escroqueries vont se développer sur le réseau, les braquages vont avoir lieu sur les banques virtuelles, les effractions vont avoir lieu dans vos propriétés virtuelles. Outre cette vision négative, se développeront des entreprises qui permettront peut-être une diminution du chômage, une croissance économique. Les pouvoirs politiques ne constitueront plus un pouvoir à part tant la parole des internautes aura un pouvoir conséquent.



Le Web, une deuxième vie réelle ? Si tel est le cas les avancées pourraient être nombreuses : chute du chômage, croissance économique généralisée, pouvoir démocratique accrû, .... Mais en regard, les limites sont essentielles à considérer : pandémies virtuelles, hacks aussi violents que des tsunamis, cambriolages virtuels, violence virtuelle, ...

Vision utopiste, réaliste ou réalisable ? Certes les tendances que je développe paraissent prétentieuses, mais au vue des travaux de recherche actuels et à venir, mon regard sur l'avenir du Web semble tout à fait fiable. En effet, contrairement à certains penseurs, philosophes ou experts, je ne pense pas que le Web se substituera à la vie réelle. Ma vision est une complémentarité totale entre le Web et la vie réelle, l'une copiant l'autre et vice-versa.
On en reparle dans 100 ans ?

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Internet : bibliothécaire expert ?

Posted by Ludovic Gavignet on 14:41 in

Internet : le nouveau bibliothécaire expert ?


« A quoi peuvent bien servir les bibliothèques et centres de documentation aujourd’hui alors que l’on accède à tout et très facilement avec Internet ? »

A cette question, voici quelques indications qui vous amèneront sûrement à
réfléchir :

  • « On trouve tout sur Internet » : Bien évidemment que non ! Certes vos recherches sont facilitées par le fait qu’Internet constitue la plus grosse banque de données au monde. Mais vous n’accéderez qu’à certaines informations, parfois confuses, erronées, dans la majeure partie des cas non classée. Qui plus est, la désinformation est monnaie courante sur Internet.
  • « Avec les nouveaux outils de recherche, plus besoin d’experts ! » : Faux. Qui est le plus à même pour vous conseiller, identifier votre réel besoin d’information ? Internet arrive-t-il à vous comprendre ? Pas encore (et ce n’est sûrement pas pour demain … peut-être pour après-demain toutefois ?). Rien ne remplacera l’homme pour juger de la pertinence des documents dont vous avez envie ou besoin. Rien ne remplace l’expert pour constituer l’intermédiaire entre cette masse considérable d’informations, et vous, qui surnagez dans ce flot.
  • « Avec Internet je suis autonome » : C’est plutôt un semblant d’autonomie. Certes vous pouvez librement chercher ce que vous voulez, sans attente. Mais êtes-vous à même de vous assurer de la validité, de la fiabilité, de la pertinence de l’information ? De plus connaissez-vous les droits afférents à l’utilisation de cette information ? En clair savez-vous faire un usage légal, légitime et pertinent de l’information face à cette masse considérable qui risque de vous noyer ? En partie seulement, et c’est tout là l’objet de la formation des jeunes et des moins jeunes. Mais qui est le plus apte à vous aiguiller, à vous informer des risques d’Internet, de la réglementation, de la gestion de cette information, qu’un expert ?
  • « Internet, c’est la plus grosse bibliothèque du monde » : Cela est peut-être vrai. Mais ce n’est qu’une métaphore ! Les bibliothèques répondent à une politique documentaire strictement définie. Les bibliothèques ne visent pas l’exhaustivité (après l’utopie des projets de la bibliothèque d’Alexandrie ou du Mundaneum) mais plutôt le pluralisme et la neutralité vis-à-vis d’une politique d’acquisition concertée. Ainsi, les documents présents dans une bibliothèque sont sélectionnés et validés par les experts, alors qu’Internet constitue un vaste « fourre-tout » où l’information n’est aucunement validée.

En conclusion, avec Internet, la place des experts est plus que jamais prédominante.
Ainsi une véritable culture informationnelle consiste en partie à reconnaître le rôle de ces experts.
Internet n’inaugure pas la fin des centres de documentation ou des bibliothèques, mais bien au contraire, les légitime !


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Web humano-sémantique

Posted by Ludovic Gavignet on 16:19 in
Le Web humano-sémantique :
le lendemain du web sémantique


Le Web humano-sémantique présente les nouveaux modes de gestion automatisée de l'information dans un futur plus ou moins proche.
Ainsi le web humano-sémantique se définit comme un web sémantique tourné à la fois vers l'analyse automatique des données documentaires mais aussi en considérant les besoins précis des usagers en fonction de leurs centres d'intérêts, de leurs besoins ponctuels ou permanents, ...
Le web humano-sémantique assure donc la pertinence comme adéquation du besoin et de la personnalité de l'usager avec l'information qu'il recherche, et non plus seulement la pertinence du document en fonction d'une équation de recherche plus ou moins bien posée.


1) Dimension sémantique
Le Web sémantique se définit comme un "ensemble de technologies visant à rendre le contenu des ressources du world wide web accessible et utilisable par les programmes et agents logiciels, grâce à un système de métadonnées formelles, utilisant notamment la famille de langages développés par le W3C" (Source : Wikipedia France)
L'objectif est de rendre l'ensemble des documents disponibles sur le web (textes, fichiers pdf, photos, vidéos, ....) automatiquement exploitable par des outils (agents intelligents, moteurs de recherche, ...) afin d'offrir un degré de pertinence beaucoup plus élevé aux documents trouvés (prise en compte de la synonymie, du contexte, ...).
Par ce biais, l'information n'est plus seulement analysée comme une chaîne de caractères, mais bien comme une structure sémantique située dans un contexte hypermédiatique.


2) Dimension humaine
La structure sémantique paraît toutefois encore insuffisante pour répondre aux besoins exacts des usagers. Par conséquent, la tendance du web sémantique du futur sera de se tourner aussi vers l'usager. En effet, un document est pertinent en fonction d'un besoin propre de l'usager et non pas seulement pour lui-même. Ainsi, les recherches actuelles portent sur un outil capable de comprendre la spécificité des besoins d'un usager, ses centres d'intérêts, ...


3) Concrètement, le web humano-sémantique, c'est quoi ?
Le web humano-sémantique est un ensemble de technologies, d'outils qui permettront l'extraction et la gestion automatique d'informations en fonction des besoins spécifiques d'un usager particulier. Pour cela, ces outils étudieront en permanence votre attitude dans la recherche d'information, établirons automatiquement votre profil, et personnaliserons ainsi automatiquement vos parcours sur le web en totale transparence : vous aurez l'impression de naviguer comme tout usager alors que votre surf aura été automatiquement adapté. Ainsi l'outil ne cessera de se perfectionner au fur et à mesure de vos recherches, comprenant de mieux en mieux vos besoins.
  • Exemple :
Prenons l'exemple d'un moteur de recherche fictif "Gueulguou".
Au lieu de constituer un index reposant uniquement sur les contenus disponibles sur le web, Gueulguou constituera un index propre à chaque individu. Cet index ne constituera pas une fin en soi puisqu'il ne cessera de s'adapter au gré de votre attitude de surf et de vos besoins.
Plaçons nous aléatoirement le 5 mai 2067, date à laquelle le moteur de recherche Gueulguou teste internationalement sa nouvelle version "humano-sémantique". Pour ce faire, Gueulguou vous demande d'installer un petit logiciel, gratuit, garanti sans virus ni spyware, après que vous ayez coché la case "J'ai lu le réglement et je suis d'accord avec celui-ci". Confiant, vous procédez alors à cette installation. Ensuite vous surfez sur vos sites favoris : le site officiel du groupe technodance "Chat - Terre - Tonne", le blog perso de votre petite amie, le site de partage de vidéos "Vide et eau", le site de jeux "G gagné", ... Le lendemain vous souhaitez savoir si votre groupe de musique favori a sorti son nouveau CD que vous attendez impatiemment. Alors vous saisissez une petite requète, directement depuis votre poste de travail (sans même avoir à vous connecter à l'interface de votre moteur de recherche préféré Gueulguou) : "Sortie album". Automatiquement, l'outil Gueulguou vous proposera 3 types de réponses simultanées :
- La "personnalisée totale" : réponse réalisée en fonction de vos surfs précédents. Dans ce cas Gueulguou sélectionnera uniquement les documents parlant des sorties album du groupe "Chat - Terre - Tonne"
- La "personnalisée partielle" : réponse croisée en fonction de vos surfs précédents et des documents qu'il juge les plus pertinents. Dans ce cas Gueulguou sélectionnera aussi bien les documents parlant de sorties d'album (musicaux) en général que de documents parlant spécifiquement des sorties album du groupe "Chat - Terre - Tonne"
- L'"ancestrale" : réponse réalisée uniquement à partir des documents sans tenir compte aucunement de votre "profil". Dans ce cas Gueulguou sélectionnera uniquement les documents parlant de sorties d'album (musique, BD, ...) en général ...


4) Des technologies en perpétuel perfectionnement
Votre surf s'adaptant à votre besoin, plus précisément à votre profil, et étant donné que vos besoins évoluent, les technologies auront à s'adapter perpétuellement. Ainsi, l'outil le plus performant sera celui qui fera preuve de la plus grande souplesse, se calquant au plus près de la diversité d'esprit des individus. Vous avez dit impossible ?


On le voit donc bien, l'outil du futur devra être un outil nettement plus performant que ceux que l'on connaît actuellement. Aussi ne parlera-t-on plus de technologies sémantiques mais bien de technologies dites à "2 dimensions" c'est-à-dire humano-sémantiques. Après, quelle sera la 3ème dimension de ces technologies ?




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Voyeurisme 2.0

Posted by Ludovic Gavignet on 10:27 in
Le Voyeurisme 2.0

* Vos traces

Avez-vous la moindre idée de toutes les traces que vous laissez lorsque vous surfez ?

Savez-vous le nombre d’informations personnelles que détiennent des entreprises, organisations, associations, sans même que vous ne vous en vous rendiez vraiment compte ?

Vous laissez des traces partout, tout le temps, à chaque fois que vous surfez.

- Tout d’abord les données apersonnelles. Il s’agit là des données vous identifiant mais sans caractéristique personnelle propre : cookies, identifiants auto-enregistrés, sites favoris, …

- Ensuite les données semi-personnelles. Il s’agit là de votre adresse IP, adresse unique qui vous identifie sur le réseau. Ainsi, votre fournisseur d’accès internet (FAI) peut savoir à tout moment quel site vous avez visité, vos durées de connexion, … A votre adresse IP est bien évidemment associé votre identité complète (nom, adresse, …) dont votre FAI ne peut heureusement pas prendre connaissance (sauf avis de justice). De même, tout webmestre peut savoir à tout moment quelle adresse IP a visité son site.

- Finalement les données personnelles. Il s’agit là de l’ensemble des données que vous éparpillez un peu partout sur le web. Lorsque vous vous inscrivez sur un site, lorsque vous participez à un concours, lorsque vous participez à un site collaboratif, …

D’où l’intérêt de se créer une identité virtuelle. Néanmoins, il est parfois nécessaire de faire connaître sa véritable identité. Evidemment ! Mais choisissez des sites fiables, qui vous sont utiles, en lesquels vous avez confiance. Soyez maîtres des traces que vous êtes susceptibles de laisser.

Concernant les données semi-personnelles, aucun risque, la loi vous protège : votre FAI ne peut s’en servir qu’en cas de recours judiciaire. Vis-à-vis des données apersonnelles : pas ou peu de risques car elles ne contiennent pas votre identité véritable mais des éléments d’identité virtuelle (pseudo, identifiant, mot de passe, …)

Mais vis-à-vis des données personnelles que vous laissez, vous disant que vous n’encourez aucun danger, soyez extrêmement vigilants ! En effet, vos données peuvent être vendues (sauf avis contraire de votre part), vous pouvez faire l’objet de statistiques via le profil plus ou moins riche que vous avez préalablement complété, … Ainsi beaucoup de monde peut savoir beaucoup de choses sur vous !

* Un voyeurisme 2.0 ?

Alors si je parle de voyeurisme 2.0, c’est parce que les outils du Web 2.0 ont accéléré cette tendance dangereuse. Prenons un exemple concret : Flickr. Sur ce site vous laissez des photos pour les partager avec vos amis. Or, ces dernières sont accessibles à tout internaute qui surfe sur ce site ! Ce genre de site est d’autant plus « pervers » qu’il suffit que vous assigniez comme mot-clé à votre photo, votre nom, et vous voilà identifié visuellement ! En effet, une simple requête dans un moteur de recherche avec votre nom fera apparaître dans les résultats votre photo. Vous ne voyez pas le mal ? Imaginez que vous cherchez un emploi. Les recruteurs, avant votre entretien d’embauche cherchent à en savoir plus sur vous. Ils saisissent votre nom dans la barre de recherche d’un moteur de recherche quelconque et tombent sur une photo de vous, ivre au Bar des Sports… Je ne vous parle pas de l’entretien joyeux que vous allez passer… Vous vous dites sûrement « Ce n’est qu’un exemple, de toute façon je n’utilise pas flickr ! » Mais si vous laissez des données personnelles un peu partout, on peut apprendre beaucoup de choses sur vous : les concours que vous avez gagné, les sites que vous fréquentez, votre musique préférée, le nombre de vos frères et sœurs, l’âge de votre petit frère, la date de votre troisième divorce, la marque de votre voiture, vos sites préférés, on peut même visionner votre dernière vidéo de vacances …

Le pire dans tout cela, c’est que ces informations sont accessibles tout à fait légalement et très facilement ! Ainsi, avant de laisser des photos, vidéos ou tout simplement des données personnelles, prenez conscience de tous ces dangers. Et sachez aussi que nombreux de vos collègues, amis, patrons, peuvent apprendre pas mal de choses sur votre vie personnelle.

Assurez-vous dès lors du respect de la confidentialité de vos données et informations … à moins que vous ne soyez un exhibitionniste 2.0 ?



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Le leurre d’un cinquième pouvoir

Posted by Ludovic Gavignet on 19:32 in
Le leurre d’un cinquième pouvoir

* Qu'est ce que le cinquième pouvoir ?

Le cinquième pouvoir, définit comme la fédération d’un ensemble de citoyens pouvant s’exprimer aisément et instantanément par l’intermédiaire des nouvelles technologies, se pose tantôt en un pouvoir à part entière, tantôt en un contre pouvoir.

Ainsi, l’avènement du journalisme citoyen (type agoravox), couplé à l’interaction de plus en plus facile et de plus en plus sollicitée par les médias en ligne notamment, contribue à offrir à la voix de tout citoyen un écho sans précédent, aussi fort, si ce n’est plus, que ceux des médias traditionnels. Il suffit pour cela de constater la notoriété de Loïc Le Meur, qui par le biais de son blog, est devenu rapidement une référence incontournable !

Toutefois ce cinquième pouvoir, cette parole citoyenne facilement médiatisée, ne constitue pour moi qu’un leurre.

* Le cinquième pouvoir : un leurre !

Tout d’abord parce que le contrôle et la modération voire la suppression des propos, contrairement à ce qui peut être affirmé, demeure chose courante : propos dérangeants, divergents, … Certes il est indispensable de respecter la loi pour préserver la liberté d’expression, mais est-il normal que certains sites modèrent vos propos voire les suppriment alors même que ces derniers respectent la réglementation ? On peut bien évidemment s’interroger jusqu’où va le pluralisme et quelles sont les limites à la liberté d’expression. Quoiqu’il en soit, le fait que vos propos soient modérés dénature le sens de cinquième pouvoir … on en revient dès lors à un quatrième pouvoir à « valeur ajoutée » où quelques opinions seulement sont considérées (les moins dérangeantes, les plus courtes, …). Or un réel cinquième pouvoir représente la pluralité des points de vue et même leur exhaustivité, sans limites, si ce ne sont celles de la réglementation en vigueur.

Ensuite parce que derrière le semblant d’exercice de votre liberté d’expression se cachent des enjeux financiers faramineux ! En effet, lorsque vous laissez des messages sur un site, lorsque vous contribuez à l’exercice d’un journal citoyen collaboratif, l’ensemble de vos propos sert les enjeux commerciaux des sites qui reçoivent vos contributions. Or, un réel cinquième pouvoir se définit comme une liberté sans aucune emprise d’aucune sorte !

Puis parce que tout le monde ne s’exprime pas. En effet, seule une infime partie des internautes, a fortiori de la population, fait entendre sa voix !

Finalement parce que seules les grandes voix sont vraiment entendues. Les opinions dominantes prévalent au détriment des opinions marginales. Or toute la force du cinquième pouvoir réside en cette complémentarité de point de vue, en la complexité de l’approche des évènements selon des regards différents.

* Cinquième pouvoir : on vous ment !

Ainsi, vous aurez compris que l’on vous ment ! On vous incite à vous exprimer, vous disant que vous constituez une force, un pouvoir, un cinquième pouvoir. En fait, les enjeux financiers prévalent, les opinions dérangeantes sont bien souvent écartées pour des motifs tout à fait discutables, les avis marginaux ne sont pas entendus, bref on profite de vous. Vous êtes les nouveaux esclaves du web sans même vous en rendre compte.

Une solution : exprimez-vous indépendamment ! Certes l’ « union fait la force », et c’est ainsi que votre voix aura les plus grandes chances d’être entendue, mais dans ce cas choisissez en toute connaissance de cause les maillons de votre union et ne vous laissez pas guider par la notoriété des sites …

* Vers un sixième pouvoir ?

Ainsi le cinquième pouvoir est-il un concept mort-né tant il est trompeur. Après que ces limites seront franchies, alors le cinquième pouvoir pourra renaître. Ou peut-être devrions-nous plutôt l’appeler sixième pouvoir, comme contrant les leurres du cinquième pouvoir, et laissant réellement la parole à tous les citoyens !

Par conséquent, selon moi, le sixième pouvoir se définirait comme la facilité d’expression pluraliste, exhaustive, libre, sans arrière-pensée, sans intermédiaire, de toute personne de tout âge de toute la planète. Cela induit bien évidemment une accessibilité technique et cognitive mais aussi un usage par tous de ces nouveaux moyens d’information.

Les enjeux sont colossaux !


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Le Web 4.0

Posted by Ludovic Gavignet on 13:51 in
Web 4.0, l'utopie d'un nouveau monde technosocial ?


Les technologies du web, en évolution constante, contribuent à faciliter la relation "homme-machine" (H <--> M) ainsi que les interrelations "homme-homme" par le biais de la machine (H <--> M <--> H).
Toutefois, la machine est amenée à non plus seulement être un intermédiaire, mais à contribuer aux relations technosociales. Alors, le web 4.0 tendrait à se définir comme les interrelations "machine-machine" couplées aux interrelations "homme-homme" et "homme-machine" (par exemple : M<-->H<-->H<-->M<-->M<-->H)

Vous n'avez rien compris ? Petite explication.

* Définitions
- Technorganisé (contraction de "technologie" et "organisé"): Etat d'un ensemble d'objets, outils et appareils gérables à distance
- Technosocial : Se dit des rapports sociaux entretenus par le biais des Technologies de l'Information et de la Communication (T.I.C) - Exemples : courriels, chats, forums, blogs, ...
- Domotechnologie (contraction de "domotique" et "technologie") : Hybridation des techniques et technologies de la domotique aux technologies de l'information et de la communication

* Le Web 1.0 ? Has been !
Le Web 1.0 correspond au web traditionnel : un ensemble de serveurs interconnectés entre eux avec des webmasters qui les alimentent. Dans ce schéma, les internautes ne peuvent aucunement interagir. L'ensemble de la chaîne est géré par le site lui-même.

* Le Web 2.0 ? Utile mais il y a mieux ...
Le Web 2.0, concept inventé par Dale Dougherty (de la société O'Reilly_Media) en Août 2004, désigne un web collaboratif avec de nombreux intermédiaires.
D'une part, les internautes peuvent interagir avec le contenu qu'on leur soumet :
- Commentaires sur les blogs
- Avis sur des sites de consommateurs (Ciao, Toluna, ...)
- Soumission, correction, modification d'articles sur les wikis (Wikipedia, ...)
- Actualité personnalisable (Google actualités, fils RSS, ...)
- ...

D'autre part, les sites font appel à de nombreux intermédiaires :
- Marketing assuré par le biais des sites des internautes ou par le biais de sites d'avis en ligne avec des "internautes fantômes" (personnes qui n'existent pas en tant que telles, mais créées de toute pièce par les sites eux-mêmes pour vanter leur produit. Il s'agit là d'astroturfing)
- Sites de paiement en ligne (Paypal, Moneybooker, ...)
- Sites en "marque blanche" où l'internaute peut en toute transparence proposer le contenu d'un autre site (Zlio, ...)
De plus ils proposent de nombreux services ou outils "pratiques" :
- Avis des personnes ayant utilisé le service ou acheté le produit (notes, commentaires, et parfois classement)
- Proposition de services ou produits "associés" en fonction du comportement des autres consommateurs
- Comparateurs de prix intégrés au site
- ...

Ainsi on constate un changement de dynamique avec le Web 2.0. D'un web centré sur le produit, le service ou l'information, on arrive à un web centré sur l'internaute.

Le Web 2.0 est donc sensé faciliter la production de contenu et la confrontation de points de vue en plaçant l'internaute au centre du web.
Néanmoins, le reproche que nombre de personnes lui font demeure sa cacophonie, sa non organisation. De ce constat, certains "penseurs" (?) émettent l'idée d'un Web 3.0, qui s'étendrait d'ailleurs à de nombreux autres services en ligne


Le Web 3.0
Le Web 3.0 consiste en un web où l'interaction est possible non seulement par le biais des interfaces traditionnelles (sites web, blogs, wikis, forums, ...) mais aussi grâce à d'autres outils tels les univers virtuels (Second Life, ...).
Le Web 3.0, selon ses inventeurs, inclut aussi la dimension "Web Sémantique" qui consiste à rendre interprétable par les machines non seulement les chaînes de caractères, mais surtout le sens d'un texte, afin de rendre les recherches beaucoup plus pertinentes.
Avec le Web 3.0, l'identité numérique se présente comme essentielle. Ainsi, en plus de votre vie sociale réelle, vous aurez une vie technosociale à gérer !
Finalement la dernière dimension du web 3.0 consiste en la personnalisation accrûe d'Internet. Vous pouvez avoir accès à l'ensemble des services du Web et même à votre ordinateur depuis des outils électroniques tels les PDA, téléphone mobile, ...

Le Web 4.0
Alors que le concept de Web 3.0 n'en est encore qu'à un stade émergent, l'idée d'un web 4.0 commence à faire son chemin. Nombreux sont ceux qui en parlent déjà ... mais personne ne considère cela sérieusement. Voici alors le web 4.0, comme je le vois. A vos critiques !

Que sera le web 4.0 ?
Le Web 4.0 constituera un Web :

- Hybride : Vie réelle et vie virtuelle interagiront ensemble et parfois se confondront. Par exemple vous pourrez cumuler deux emplois : un sur un jeu en ligne, l'autre dans la vie réelle.
Utilité
- Tirer profit de deux mondes parallèles : le monde réel et le monde virtuel (PS : depuis le temps qu'on parle des mondes parallèles, on l'a enfin trouvé ... et même construit !)
Limite
- Vers une "schizophrénisation" des esprits ?

- Sémantique personnel : Il s'agira d'un web sémantique qui réponde à vos requètes non seulement en comprenant le sens de votre recherche, mais aussi en prenant en compte vos attentes personnelles. Ainsi une même recherche sur "Les meilleures musiques" ne donnera pas les mêmes résultats pour un fan de karaoké japonais que pour un fan du groupe Black Eyed Peas ! Outre la recherche, le web sémantique vous dirigera automatiquement vers vos sites préférés.
En clair, ce sera une recherche et une navigation auto-gérée par ce web sémantique en fonction de vos attentes et besoins.
Utilité :
- Gain de temps dans la recherche documentaire
- Optimisation de l'efficacité de votre surf
Limite :
- Respect de la vie privée : les outils permettant le web sémantique garderont vos données personnelles ... un mauvais usage est toujours possible ...

- Domotechnologique (contraction de domotique et technologie) : Vous pourrez tout gérer dans votre propriété, à distance, depuis n'importe quel ordinateur. En fonction des droits que vous accorderez, les internautes pourront assurer la surveillance de votre maison, faire arroser vos plantes, éteindre votre télé, ...
Utilité :
- Surveiller votre maison depuis votre lieu de vacances
- Parler avec des amis, situés à plusieurs milliers de kms, n'importe où dans votre maison
- Idée très utile pour une nouvelle émission de télé réalité : après Loft Story, sera-ce Domotechnologic Story ?
Limite :
- La sécurité informatique ... Il serait dommage qu'un voleur puisse ouvrir vos portes de chez lui !

- Technorganisé : Outre la domotique à valeur ajoutée que je viens de présenter, ce sera l'ensemble de vos appareils électroniques qui seront gérables à distance.
Utilité :
- Vous avez perdu vos bagages ? Avec une puce cachée à l'intérieur, il vous suffira de tapoter sur votre ordinateur pour savoir où ils se trouvent !
- Vous souhaitez désactiver votre carte bleue ou bloquer le portable que vous venez de perdre ? Un simple clic et votre carte devient inutilisable et votre portable bloqué.
Limite :
- Le respect de la vie privée ... Votre mari, votre femme ou un internaute qui aurait cracké vos pass pourraient à tout moment savoir où vous êtes (cas de la puce dans le bagage).

Ainsi un véritable Web 4.0, serait un web où l'ensemble de ces limites seraient franchies ... à moins que ce ne soit déjà là un Web 5.0 ?

Pour conclure, qui sait dans 100 ans à la combien ème version du Web nous serons... A moins que le Web ne devienne un jour Réalité 1.0 ou qu'au contraire, il disparaisse.
Comme le dit l'expression "Qui va piano, va sano". A ce titre, le Web ne va-t-il pas un peu trop vite ?

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