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Risque(s) informationnel(s) ?
Posted by Ludovic Gavignet
on
09:58
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cybtoyenneté,
liberté agora,
risque informationnel,
sécurité free flow
Risque(s) informationnels (s) ?
Cette question-problème à laquelle je tente de répondre m'a été inspirée par le sujet de l'épreuve du CAPES Externe de documentation de 2008.Le Web évolue sans cesse, satisfaisant toujours plus aux demandes voire exigences de ses utilisateurs internautes. Mais les internautes sont multiples, ils ont une vision différente du web et des opinions différentes quant à son éventuel contrôle et/ou protection.
Alors en quoi les agissements de tout un chacun influeront sur la destinée du web ? Le web peut-il concilier 2 conceptions antagonistes à savoir le point de vue "sécurité free-flow" et le point de vue "liberté agora" ?
Sécurité Free-Flow, Liberté Agora, 2 visions bien différentes !
Deux visions s'affrontent quant à la vision actuelle du web : le "tout-sécuritaire" contre la "libre circulation des idées", la protection des libertés individuelles contre un accès universel à l'information.
Sécurité Free-Flow : Consiste à assurer une sécurité accrue du système d'information. Les dérives sont des systèmes imperméables aux échanges informationnels voire l'avènement d'un univers clos, refermé sur lui-même.
Liberté Agora : Consiste à assurer une libre circulation démocratique de l'information, une totale transparence dans les échanges informationnels. Les dérives sont la capture intempestive d'informations ou encore une entrave à une réelle communication démocratique.
Une solution simple consisterait en ce que ces clans coexistent équitablement, pour éviter les dérives vers lesquelles ils tendent à l'instar des axes de travail définis par le Forum sur la Gouvernance d'Internet d'Athènes (Sécurité, Ouverture, Diversité, Accès). Mais la situation est d'autant plus complexe que le web est envahit par des intérêts personnels, sociaux, économiques et politiques divers.
Quand un axe domine l'autre ...
Les intérêts économiques, marketings et commerciaux font pencher la balance soit d'un côté de l'axe soit d'un côté de l'autre axe ... En effet, prônant la liberté d'expression, certaines sociétés n'hésitent pas à envahir le web, à le monopoliser au détriment d'autres personnes, qui, n'ayant pas les mêmes pouvoirs pour se faire entendre, sont contraints de se taire ou de chuchoter leurs revendications. De plus, ces sociétés tiennent à ce qu'un maximum d'information circule : cela en est d'autant plus facile pour elles de collecter des données personnelles que vous éparpillez plus ou moins intentionnellement sur le web. En bref, la théorie de "transparence" ou de "liberté d'expression" avancée par les grands groupes n'est en fait qu'un leurre pour collecter toujours plus de données personnelles sur vous ... plus ou moins à "l'insu de votre plein gré" comme dirait un grand sportif philosophe ...
Internet serait la grande démocratie, où chacun peut s'exprimer librement, gratuitement, sans contrainte ! Mais cela est sans compter sur l'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC) réservé aujourd'hui encore aux pays développés ou en développement (PED), mais pas à ceux en voie de développement (PVD). Ensuite, des filtres gouvernementaux existent dans de nombreux pays, comme la Chine, la Corée du Sud ... souvent même avec le soutien de grandes sociétés telles Yahoo! Google ou Microsoft !!! On est encore bien loin du "village global" de Mac Luhan ou du "cerveau planétaire" de Joël de Rosnay ...
Des risques pour un risque majeur ?
Les risques listés précédemment sont loin d'être exhaustifs. On pourrait d'ailleurs rajouter les actes cybercriminels voire terroristes qui ne cesseront d'augmenter. Aussi, tous ces risques combinés, ne font-ils pas craindre un risque informationnel majeur ? La technologie ne va-t-elle pas se détruire elle-même engendrant par là même des répercussions sur l'ensemble de l'immense système informationnel mondial ? La question est plus que jamais préoccupante. Préoccupation qui va grandissante chaque jour que le web se développe. Certes il faut veiller à ce que le web ne dérive pas, mais là ce n'est pas une dérive que l'on peut craindre, mais bel et bien un échouement ! Espérons que nous n'en arriverons pas à un échouage (échouement volontaire) !
Comment se définira alors ce risque majeur et quelles en seront les conséquences ?
Le risque majeur sonnera le glas du système techno-informationnel. Et comme une majeur partie des systèmes informationnels ont été transférés sur des supports technologiques, imaginez les conséquences terribles que cela peut avoir pour la stabilité d'une société, d'un état, de la planète ! C'est l'ensemble de l'accès à l'information qui s'en trouvera bouleversé, il faudra réinventer l'accès ancestral à l'information (retour aux documents "physique"), il faudra modifier nos modes d'accès à l'information ("y'a plus Google... mais comment je vais faire !"). Le risque majeur aura donc des répercussions conséquentes sur l'ensemble de l'économie mondiale ... Ah! le seul "avantage" sera qu'enfin les sociétés développées comprendront ce que vivent au quotidien les pays en voie de développement (pour ne pas dire sous-développés).
Encore un point de vue alarmiste ? Oui et revendiqué ! Le danger est à notre porte. Cela est d'autant plus dangereux que de nombreuses sociétés entrouvrent cette porte pour leurs intérêts personnels. Heureusement, l'entrebâilleur de porte à chaîne est solidement maintenu par des internautes convaincus et quelques institutions qui ne sont malheureusement pas assez entendues. Il est donc du rôle de chacun d'aider à ce que cette porte ne s'entrouvre plus, et à la barricader du danger ... tout en laissant passer librement les informations.
Comment faire ? Trouvons ce menuisier de la porte du web de demain : propre, fiable, où les risques sont contrôlés et les dangers maîtrisés par chacun. Encore et toujours la notion de "cybtoyenneté" mais où les politiques internationales ont plus que jamais un rôle à jouer ...