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Risque(s) informationnel(s) ?

Posted by Ludovic Gavignet on 09:58 in , , ,
Risque(s) informationnels (s) ?
Cette question-problème à laquelle je tente de répondre m'a été inspirée par le sujet de l'épreuve du CAPES Externe de documentation de 2008.
Le Web évolue sans cesse, satisfaisant toujours plus aux demandes voire exigences de ses utilisateurs internautes. Mais les internautes sont multiples, ils ont une vision différente du web et des opinions différentes quant à son éventuel contrôle et/ou protection.
Alors en quoi les agissements de tout un chacun influeront sur la destinée du web ? Le web peut-il concilier 2 conceptions antagonistes à savoir le point de vue "sécurité free-flow" et le point de vue "liberté agora" ?

Sécurité Free-Flow, Liberté Agora, 2 visions bien différentes !
Deux visions s'affrontent quant à la vision actuelle du web : le "tout-sécuritaire" contre la "libre circulation des idées", la protection des libertés individuelles contre un accès universel à l'information.
Sécurité Free-Flow : Consiste à assurer une sécurité accrue du système d'information. Les dérives sont des systèmes imperméables aux échanges informationnels voire l'avènement d'un univers clos, refermé sur lui-même.
Liberté Agora : Consiste à assurer une libre circulation démocratique de l'information, une totale transparence dans les échanges informationnels. Les dérives sont la capture intempestive d'informations ou encore une entrave à une réelle communication démocratique.
Une solution simple consisterait en ce que ces clans coexistent équitablement, pour éviter les dérives vers lesquelles ils tendent à l'instar des axes de travail définis par le Forum sur la Gouvernance d'Internet d'Athènes (Sécurité, Ouverture, Diversité, Accès). Mais la situation est d'autant plus complexe que le web est envahit par des intérêts personnels, sociaux, économiques et politiques divers.

Quand un axe domine l'autre ...
Les intérêts économiques, marketings et commerciaux font pencher la balance soit d'un côté de l'axe soit d'un côté de l'autre axe ... En effet, prônant la liberté d'expression, certaines sociétés n'hésitent pas à envahir le web, à le monopoliser au détriment d'autres personnes, qui, n'ayant pas les mêmes pouvoirs pour se faire entendre, sont contraints de se taire ou de chuchoter leurs revendications. De plus, ces sociétés tiennent à ce qu'un maximum d'information circule : cela en est d'autant plus facile pour elles de collecter des données personnelles que vous éparpillez plus ou moins intentionnellement sur le web. En bref, la théorie de "transparence" ou de "liberté d'expression" avancée par les grands groupes n'est en fait qu'un leurre pour collecter toujours plus de données personnelles sur vous ... plus ou moins à "l'insu de votre plein gré" comme dirait un grand sportif philosophe ...
Internet serait la grande démocratie, où chacun peut s'exprimer librement, gratuitement, sans contrainte ! Mais cela est sans compter sur l'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC) réservé aujourd'hui encore aux pays développés ou en développement (PED), mais pas à ceux en voie de développement (PVD). Ensuite, des filtres gouvernementaux existent dans de nombreux pays, comme la Chine, la Corée du Sud ... souvent même avec le soutien de grandes sociétés telles Yahoo! Google ou Microsoft !!! On est encore bien loin du "village global" de Mac Luhan ou du "cerveau planétaire" de Joël de Rosnay ...

Des risques pour un risque majeur ?
Les risques listés précédemment sont loin d'être exhaustifs. On pourrait d'ailleurs rajouter les actes cybercriminels voire terroristes qui ne cesseront d'augmenter. Aussi, tous ces risques combinés, ne font-ils pas craindre un risque informationnel majeur ? La technologie ne va-t-elle pas se détruire elle-même engendrant par là même des répercussions sur l'ensemble de l'immense système informationnel mondial ? La question est plus que jamais préoccupante. Préoccupation qui va grandissante chaque jour que le web se développe. Certes il faut veiller à ce que le web ne dérive pas, mais là ce n'est pas une dérive que l'on peut craindre, mais bel et bien un échouement ! Espérons que nous n'en arriverons pas à un échouage (échouement volontaire) !
Comment se définira alors ce risque majeur et quelles en seront les conséquences ?
Le risque majeur sonnera le glas du système techno-informationnel. Et comme une majeur partie des systèmes informationnels ont été transférés sur des supports technologiques, imaginez les conséquences terribles que cela peut avoir pour la stabilité d'une société, d'un état, de la planète ! C'est l'ensemble de l'accès à l'information qui s'en trouvera bouleversé, il faudra réinventer l'accès ancestral à l'information (retour aux documents "physique"), il faudra modifier nos modes d'accès à l'information ("y'a plus Google... mais comment je vais faire !"). Le risque majeur aura donc des répercussions conséquentes sur l'ensemble de l'économie mondiale ... Ah! le seul "avantage" sera qu'enfin les sociétés développées comprendront ce que vivent au quotidien les pays en voie de développement (pour ne pas dire sous-développés).

Encore un point de vue alarmiste ? Oui et revendiqué ! Le danger est à notre porte. Cela est d'autant plus dangereux que de nombreuses sociétés entrouvrent cette porte pour leurs intérêts personnels. Heureusement, l'entrebâilleur de porte à chaîne est solidement maintenu par des internautes convaincus et quelques institutions qui ne sont malheureusement pas assez entendues. Il est donc du rôle de chacun d'aider à ce que cette porte ne s'entrouvre plus, et à la barricader du danger ... tout en laissant passer librement les informations.
Comment faire ? Trouvons ce menuisier de la porte du web de demain : propre, fiable, où les risques sont contrôlés et les dangers maîtrisés par chacun. Encore et toujours la notion de "cybtoyenneté" mais où les politiques internationales ont plus que jamais un rôle à jouer ...

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Révolution numérique, cybercriminalité et cybtoyenneté

Posted by Ludovic Gavignet on 16:36 in , ,
La révolution numérique :
Développement du web, cybercriminalité et rôle du cybtoyen

Le développement du web, son appropriation par toujours plus d'individus, le développement de ses services engendrent une réelle révolution numérique. Les pratiques sociales et culturelles s'en trouvent bouleversées, et cela n'est pas sans compter le développement de la cybercriminalité.
Alors, comment assurer le développement du web tout en luttant contre cette cybercriminalité ? La cybercriminalité est-elle inéluctable ?

1) Le web demain : ghetto, poubelle, mémorial ou vie parallèle ?
1.1) Le web se développe, ses inconvénients aussi !
Le web se développe, offre toujours plus de services en ligne. Nul besoin de se déplacer, on peut quasiment tout faire de chez soi, même travailler. Certes les relations sociales sont indispensables (voir mon précédent billet), mais le web offre un vaste éventail de services qui nous font gagner énormément de temps : services bancaires, commandes, réservations, achats, ventes, locations, information, ... Mais n'exagérons rien, on ne pourra jamais s'affranchir de relations sociales. Tout du moins pas avant après-demain, notre processus cognitif étant encore loin d'être prêt.
Mais en parallèle à ce développement de services, s'accélère la cybercriminalité. En effet, désormais les "collets marseillais" ont laissé place à des spywares type "Layered Service Provider" ou "Keylogger". Les criminels sont en effet "amenés" (par eux-mêmes) à s'adapter à ces nouveaux réseaux, les transactions "physiques" (c'est-à-dire les retraits à des distributeurs, les achats dans les magasins par exemple) étant de moins en moins nombreuses.

1.2) Que deviendra donc le web ?
Question à laquelle un vaste éventail de réponses a déjà été apporté. Difficile de se projeter, même si je pense que le web existera toujours ... mais risque d'être mal en point si l'on persiste à s'en occuper aussi peu. Le web jonglera entre d'immenses cyberpoubelles, des cyberghettos (sous la forme de sites illégaux regroupant une communauté de cybercriminels), des virus et autres chevaux de Troie, ... et bien évidemment un web propre dont s'occuperont bien les internautes. En somme, le web de demain sera comme la société de demain.

1.3) Que faire ?
Le rôle d'organismes spécialisés dans la bonne gestion et le bonne tenue du web sera primordiale. Certes il existe déjà quelques organismes tels le W3C (World Wide Web Consortium), mais il faudra réellement développer des services spécialisés : e-police (pour arrêter les cybercriminels), e-gipn (pour traquer et stopper les cyberterroristes), e-hopitaux (pour soigner les ordinateurs infectés), ... Malheureusement, actuellement, ces services ne sont que marginaux même s'ils opèrent dans l'ombre de la toile.

1.4) Des actions à entreprendre dès maintenant
C'est dès maintenant qu'il faut agir. La cybercriminalité croît 2 à 3 fois plus vite sur le réseau que les services chargés d'assurer la sécurité de ce dernier. De plus, il est indispensable que ces services spécialisés se développent, soient de plus en plus nombreux et ne soient affectés qu'à des tâches spécifiques à l'instar de ce qu'il se fait dans la société "réelle". Le risque est réel : une main-mise de cybercriminels sur le réseau engendrant alors indéniablement sa mort ou pis encore je pense, une cyberguerre qui n'aura pas de conséquences que virtuelles ...

2) De la cybercriminalité au cyberterrorisme
2.1) Si rien n'est fait ...
Imaginons que le web continue ainsi son développement : une croissance exponentielle de terroristes vis à vis d'une croissance toujours aussi molle de services de sécurité virtuels. Ces services de sécurité seront vite débordés, et même attaqués tant ils seront peu nombreux. Leurs moyens de lutte seront réduits, ils disparaitront et laisseront les cyberterroristes s'approprier plus ou moins officiellement du web. Le mieux dans ce cas étant qu'ils revendiquent leur détention du web, les internautes sachant alors à quoi s'attendre. Mais s'ils ne le revendiquaient pas, cela en serait d'autant plus dangereux pour les internautes qui se laisseraient forcément piéger, abuser, voler, ...

2.2) Cyberterrorisme et terrorisme "réel" : des liens directs !
Vous pensez sans doute que le cyberterrorisme ne présente de danger que pour le web ? Détrompez-vous ! Cyberterrorisme et terrorisme "réel" sont en lien directs. En effet, ce sont les mêmes réseaux qui gèrent ces deux "types" de terrorisme. Ainsi, l'un alimente l'autre, l'un sécurise l'autre, ... Ainsi, si le cyberterrorisme prenait la main sur le réseau et par voie de conséquent sur l'économie mondiale, imaginez le désastre !

2.3) Propos alarmistes ?
Oui ce sont des propos alarmistes mais bien réels ! Je m'insurge de voir que si peu est accompli au niveau des politiques mondiales. Je ne comprends pas pourquoi l'on ne s'intéresse encore que si peu à cette problématique. On ne semble voir que les vertus d'Internet et ces quelques "petits" (par rapport au cyberterrorisme) dangers de désinformation, hoax, pollution, ... Mais les dangers sont pourtant là, bien réels.

3) Tous cybtoyens !
3.1) Agissons en cybtoyen
Un cybtoyen (contraction de cyber et citoyen), est un citoyen sur le réseau Internet. Il s'agit donc de droits et de devoirs à accomplir sur le réseau : agir pour l'intérêt général, respecter autrui, créer des espaces de libre expression, respecter les lois en vigueur, faire valoir ses opinions aussi diverses soient-elles, ...
Il est tout d'abord de notre rôle de cybtoyen de veiller à ce que le web demeure propre, à éloigner ces cybercriminels, à décourager les cyberterroristes. En tant que cybtoyen il nous faut faire assurer le respect des lois internationales et locales, informer nos concitoyens, assister les futurs cybtoyens, bref menez une action citoyenne sur le réseau avec toutes ses particularités !

3.2) Rôle des médias
Les médias auront un rôle primordial à jouer à savoir informer la population sur les spécificités d'Internet tout d'abord. Internet jouit de règles spécifiques, précises, que l'on n'avait pas connu avant. Il est indispensable que les médias développent toujours plus d'émissions, de reportages, d'actualités sur Internet.
Objectif : faire prendre conscience des dangers mais aussi des opportunités de ce nouveau réseau.
Finalité : Assurer la viabilité d'un net autogéré par des cybtoyens, aidés obligatoirement dans leur tâche par des organismes et institutions qui se chargeront de faire respecter la loi et les règles cybtoyennes.

3.3) Rôle de l'école
L'école constitue l'organisme clef dans la formation des futurs cybtoyens. Non, pas de cyberécole, tout au plus en complément. Oui, une école bien physique, bien réelle, avec des relations humaines "physiques". Et en son sein, des programmes clairement adaptés à la nouvelle donne numérique. Des enseignements spécifiques ainsi que des enseignements "intransdisciplinaires "seront proposés. Par "intransdisciplinaires", j'entends entre enseignements sur le réseau numérique et autres enseignements. Bien évidemment, cette rénovation des programmes se fera petit à petit. Et l'Education Nationale en a d'ailleurs bien compris les enjeux en ne cessant de développer les TICE (Technologies de l'information et de la communication pour l'Enseignement) et en évaluant de plus en plus les compétences des élèves. Néanmoins, il parait indispensable que cet enseignement ne soit pas que technique mais porte surtout sur la cybtoyenneté.

La cybercriminalité, de plus en plus présente sur le web, fait contraste avec les méthodes mises en oeuvre pour lutter contre elles. Une réelle prise en compte politique mondiale doit être effectuée. De même, il est du ressort de chacun d'entre nous d'assurer ce rêve d'un web idéal et de combattre cette cybercriminalité avec nos moyens : devenons cybtoyens ! Alors, quand les politiques comprendront réellement la nécessité d'assurer la pérennité du web en le protégeant et en mettant les moyens pour y parvenir ? Espérons pas trop tard ... hormis si l'on souhaite l'apocalypse d'Internet ...




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Identité virtuelle versus identité sociale

Posted by Ludovic Gavignet on 15:40 in
Identité virtuelle versus identité sociale : devenons-nous fous ?

Le développement incessant d'Internet pousse toujours plus de personnes à rejoindre de plus en plus fidèlement le réseau. Le nombre d'heures de connexions ne cessent de croître, fruit de l'attractivité d'Internet. Les gouvernements, les associations, les gens appellent la population mondiale à rejoindre Internet. Aussi, en rejoignant Internet on se crée plus ou moins consciemment au moins une identité virtuelle. Cela présente-t-il des risques ?

1) Identité virtuelle : une construction plus ou moins consciente
1.1) Une construction automatique
Dès que l'on rejoint Internet, a fortiori avec l'avènement du web 2.0, on se crée son identité virtuelle. Cela peut passer simplement par l'utilisation d'un pseudo, mais cela peut aller jusqu'à la création d'un avatar, un "je" que l'on pense fidèle à soi (mais qui ne peut jamais l'être), un "je" idéalisé ... ou encore un "je" dévalorisé selon la psychologie de chacun. Quoiqu'il en soit ce "je" virtuel ne sera jamais le "je" réel, tout au plus un (pseudo) miroir de la réalité. Ainsi, avec Internet, nous sommes amenés à gérer au moins 2 identités : son identité sociale et son identité virtuelle. L'avantage de l'identité virtuelle est que l'on peut facilement la transformer, l'idéaliser, la "fantasmréaliser". Néanmoins, cette simplicité de construction identitaire n'est pas sans poser des risques de "déréalisation" (perte du sens de la réalité) voire de "schizophrénisation" (terme volontairement agressif mais reflet exact des risques encourus) ... ou pis encore ! de déconnexion sociale au profit de son identité virtuelle.

1.2) Identité virtuelle : rives et dérives
Facile de limiter une identité virtuelle : elle s'arrête là où les modes d'accès virtuels sont clos.
Encore plus que notre identité sociale disparaissant peu à peu après notre mort (la rapidité de sa disparition étant inversement proportionnelle à la notoriété qu'on aura pu lui faire prendre), notre identité virtuelle demeure immortelle : des traces de son existence demeureront toujours ... à moins qu'un grand balayage du réseau internet n'ait lieu un jour ... Cette immortalité, certains internautes en jouent en multipliant les identités pour être 10 fois plus immortel encore ! Mais la principale dérive : sombrer dans le virtuel, perdre son identité sociale au profit de cette identité virtuelle, beaucoup plus simple à gérer, à abandonner. Avec son identité virtuelle, on a droit de vie et de mort sans que cela n'ait la moindre conséquence pour nous, humain. Mais à force de trop en jouer, on sombre. On sombre devant ce monde apparemment utopique mais bien réellement virtuel ! On sombre devant la gestion facile de son identité. On sombre devant ces prises de risques sans apparentes conséquences. Je dis bien "apparentes", car les conséquences peuvent bien exister sur notre vie réelle. Tout d'abord avec ce risque de "schizophrénisation" comme je l'ai déjà dit, mais aussi des conséquences humaines, financières, ... En effet, à notre (nos) identité(s) virtuelle(s) est rattachée notre identité réelle. Prenons l'exemple des casinos en ligne. Vous vous créez certes une identité virtuelle, mais celle-ci est automatiquement et directement rattachée à votre vie réelle. Cela revient à se poser la question : la dématérialisation avec Internet ne nous déconnecte-t-elle pas de la réalité ?

2) Identité sociale, je te hais !
2.1) Je ne veux plus être "moi" !
Après avoir vécu l'idéal d'identité(s) virtuelle(s), il faut se rendre à l'évidence : à chaque fois cela est pareil, on doit reprendre son identité sociale. Ah! Métro, boulot, dodo ! Ah! Dossiers, réunions, promotions ! Ah! Accidents, blessures, injustice ! Ah! Pourquoi ne puis-je pas rester ce "moi virtuel" ? Un "moi" atemporel, un "moi" aspatial, un nouveau "moi" que je construis et démolis à ma guise. Pourquoi alors encore avoir cette identité sociale ? On peut vivre avec son identité virtuelle désormais : gagner sa vie, gérer ses comptes, réparer sa ligne téléphonique, commander à manger, ... Mais il ne faut pas perdre de vue que cette identité virtuelle est construite à partir de notre identité sociale et généralement de son "idéalisation". Une identité virtuelle ne peut se construire sans identité sociale bien que l'une soit loin d'être le reflet de l'autre nous l'avons vu. Pour autant, ne pouvons pas délaisser quelque peu notre identité sociale une fois notre identité virtuelle construite ? Sûrement pas, car elle se démolirait parallèlement à votre identité sociale.

2.2) Les "no-life" ou l'identité virtuelle mortelle
Concrètement, observons les "no-life", ces individus qui n'ont (pratiquement) plus de vie sociale. Leur identité virtuelle ne se résume plus qu'à un simple avatar avec très peu de centres d'intérêts, très peu de dynamisme, très peu d'amis virtuels, ... Bref un avatar qui n'a plus qu'une destinée : survivre. Et c'est là toute la gravité de la situation. Par définition une identité virtuelle ne peut mourir, mais pour les "no-life" c'est leur seule identité, et si elle disparait ils ne sont plus rien, ils seraient donc morts virtuellement ... et donc socialement puisqu'ils ont abandonné leur identité sociale au profit de leur identité virtuelle. Il parait alors indispensable de s'attacher à ce que ces no-life acquièrent à nouveau une identité sociale, la reconstruisent petit à petit pour pouvoir enfin se détacher de l'emprise de cette identité virtuelle. Un "no-life" est alors toujours piégé, il ne peut faire marche arrière ... sauf si on l'aide !

3) Du commun des mortels au commun des immortels ?
3.1) Qui sommes-nous ?
Et nous. Vous, moi, eux, ... Où en sommes-nous ? Comment couplons-nous identité virtuelle et identité sociale ? Vraisemblablement, le cocktail actuel est assez simple à réaliser : du social (indispensable) que l'on mélange avec plus ou moins de virtuel. Mais parviendrons-nous un jour à un tournant, c'est-à-dire où notre identité virtuelle sera plus importante que notre identité sociale ? Voire verrons-nous disparaître complètement notre identité sociale ou plus "vraisemblablement" verrons-nous la devenir sociovirtuelle ?

3.2) Vers une identité socio-virtuelle ?
Vers quoi tendons-nous ? Je ne pense pas que le virtuel aura l'emprise sur le réel. Au contraire, l'un et l'autre sont complémentaires, il suffit de trouver le bon dosage. Ainsi, je pense plus que nos identités sociale et virtuelle seront amenés à se croiser, à s'enrichir mutuellement. Oui l'identité virtuelle présente aussi son utilité : rêver, se détendre, se ressourcer, ... Quant à notre identité sociale : indispensable ! Notre cerveau à besoin de relations humaines physiques, d'interaction avec les éléments bien réels, ...

Identité virtuelle et identité sociale se croisent l'une l'autre et s'enrichissent mutuellement. Ne pas avoir d'identité virtuelle est sans conséquence, même si elle enrichit l'identité sociale. Mais ne pas avoir d'identité sociale est très dangereux : cela nous déconnecte de la réalité, et même pis nous y fait prendre peur ! Toute la question actuelle est de savoir jusqu'où peut-on développer son identité virtuelle ? Quelles en sont et quelles en seront les conséquences ?

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E-paper, encre numérique : une nouvelle lecture ?

Posted by Ludovic Gavignet on 11:29 in
La révolution "E-paper"
(Journal ou papier numérique)


Cela fait déjà quelques années que la technologie du e-paper est au point. Néanmoins, la technologie ne semble pas attirer les foules, seulement quelques curieux. Mais cette technologie, ne deviendra-t-elle pas l'avenir du livre numérique ?

1) E-Paper : quesako ?
Je ne vais pas entrer dans les dispositifs techniques du e-paper (qui me dépassent d'ailleurs quelque peu). Le E-Paper est en fait un papier numérique (ce terme désigne aussi plus particulièrement le journal numérique), c'est-à-dire qu'il permet de lire des textes générés "à la volée" grâce à de l'encre numérique. L'encre numérique est un dispositif technique qui permet de générer des textes non pas par le biais du LCD, mais directement sur le papier. Ce E-paper offre un confort de lecture proche de la lecture d'un livre "papier". La technologie ne cesse d'ailleurs d'évoluer avec des recherches pour des e-papers de plus en plus souples, maniables, légers. L'objectif est d'offrir un confort de lecture. En effet, avez-vous déjà tenté de lire des textes de plusieurs dizaines de pages sur un écran traditionnel ? Il est déjà difficile de se concentrer, cela fatigue les yeux, ce n'est pas agréable. Le E-paper en ce sens constitue une réelle (r)évolution : offrir un confort de lecture avec tous les avantages du numérique.

2) E-Paper : vers un idéal de lecture ?
2.1) Une bibliothèque personnelle de quelques centimètres carrés !
Le E-paper veut combiner confort de lecture et tous les avantages du numérique : possibilité de changer de texte en une seconde, d'annoter le texte, de combiner lecture et prise de note sans avoir à gérer un amas de papier, de pouvoir lire n'importe quoi n'importe où, ... En somme, cela permettrait de promener sa propre bibliothèque en seulement quelques centimètres carrés (la taille du e-paper en fait).

2.2) Le journal en temps réel !
Le rapport de Marc Tessier sur "La presse au défi du numérique" soulignait l'importance pour les médias de s'adapter aux nouvelles technologies. Cela a déjà été bien assimilé par les grands groupes de presse qui proposent l'actualité en temps réel sur leur site web. Eh bien grâce au e-paper, tout un chacun pourra lire la presse en temps réel, comme s'il lisait son journal.
Du journal quotidien on va passer au journal en temps réel ! Néanmoins, cela induit une connexion à Internet possible à partir de n'importe quel endroit et par wifi. De plus cela implique que les tarifs pour avoir cette information en temps réel soient relativement bas ... ce qui sous-entend que seules les personnes aux revenus relativement aisés pourront se permettre cela (achat du e-paper, paiement de l'abonnement, ...). La question d'un accès à l'information en temps réel démocratique est alors posée ...

3) E-Paper et Livre "Papier" : une complémentarité indispensable !
Michel Melot, Conservateur général des Bibliothèques à la retraite, explique bien qu'un livre numérique n'est pas un livre. Il sous-entend par là le rapport que l'on a avec le livre : le toucher, ressentir son histoire, la possibilité de le manipuler aisément, le plaisir de tourner les pages, ... Bref toute l'histoire de l'écriture est en jeu.
Néanmoins, d'après les avantages du E-paper soulevés précédemment, il ne faut pas abandonner ce progrès que constitue le numérique. Ainsi, je pense que le e-paper présentera une utilité particulière pour l'actualité récente, tandis que le livre aura une vocation patrimoniale. Certes le e-paper présente l'avantage de la conservation simple des collections et un nombre de lecteurs au même moment d'un même texte infini, mais le livre permet de conserver bien plus : il conserve les souvenirs de ses lecteurs (annotations, tâches, pages déchirées, ...), il offre un plaisir inégalé (pourquoi aime-t-on lire ?), ... Un enfant pourra-t-il éprouver le même plaisir de lire que nous si nous ne lui offrons que des e-paper ? Vous direz sûrement que je personnifie le livre, que je lui offre des vertus dont on peut se passer. Certes. Mais pourquoi se priver d'un tel plaisir ?

En somme, le numérique est indéniablement source de progrès. Un développement qu'il faut absolument prendre en compte et même encouragé tant il offre des avantages. Néanmoins, l'évolution technologique n'est pas gratuite ; cette gratuité constitue un principal frein à surmonter afin d'assurer un accès démocratique à ces technologies ... souvenez-vous les Sociétés du savoir désirées par l'UNESCO. Quant au livre traditionnel, il est indispensable à conserver : le plaisir de lire en dépend et je suis convaincu qu'il s'agit du seul outil permettant aux jeunes d'accéder à cette envie, ce besoin de lire.
Bref, le numérique très utile pour l'actualité en temps réel et ses applications pratiques, le "papier" indispensable pour accéder au plaisir de lire.
Evoluer ne signifie pas forcément abandonner le passé.
Evoluer, c'est accepter et encourager le progrès, tout en conservant les supports traditionnels que l'on doit accompagner vers l'avenir.

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