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L'hyperlivre : l'avenir du livre

Posted by Ludovic Gavignet on 17:47 in , , ,
L'hyperlivre se révèle-t-il être l'avenir du livre ?

Comment concilier nouvelles technologies et lecture traditionnelle ? Comment faire en sorte que l'évolution technologique vive en harmonie parfaite avec le trésor culturel qu'est l'objet livre ? La solution est-elle que la technologie s'immisce discrètement et indirectement dans l'objet traditionnel qu'est le livre ? Nous allons porter notre étude en nous appuyant sur le concept du nouveau livre de J. Attali, livre que certains appellent déjà "hyperlivre" : "Le sens des choses".

1) Le livre doit-il évoluer ?

Le livre est un objet magique, un trésor qui se transmet de générations en générations, un passage secret pour s'évader librement. L'objet livre est une réelle merveille : il couche sur quelques feuilles de papier un ensemble de lettres, de mots, de phrases, qui assemblées, nous permet d'embarquer pour un voyage dont nous ne connaissons aucunement la destination, pour notre plus grand plaisir. Aujourd'hui encore, il parait inconcevable de se passer de cet objet livre ou de le voir muter en un autre objet. Les prototypes de livre numérique ne convainquent guère que les geeks. Alors, la solution consiste à conserver tout l'attachement que portent les lecteurs au bon livre traditionnel ... en tentant de lui offrir une valeur ajoutée qui n'altère en rien l'ouvrage. Mais la question préalable à se poser est bien celle-ci : le livre doit-il évoluer ou pourquoi le livre devrait-il évoluer ? En effet, avez-vous déjà vu quelqu'un se plaindre d'un livre (hormis pour ce qui concerne son contenu) ? N'êtes-vous pas surpris de voir toujours autant de personnes lire avec un réel plaisir un livre sur un banc public ou dans son jardin secret, cloisonné dans sa chambre ? On constate dès lors que le plaisir est là . Le lecteur ne demande rien d'autre : il prend du plaisir en lisant et c'est là l'essentiel. Mais alors, pourquoi le livre devrait-il évoluer si tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes m'interroge-je candidement ? On me rétorquera que l'on peut mieux faire, que le plaisir peut être accrû tout en préservant l'intégralité des qualités originelles et originales de l'objet-livre. Bon, je vais acquiescer, mais comme tout discours marketing, j'ai bien peur que l'on crée un nouveau besoin ... dont on avait bien évidemment nullement besoin.

2) L'hyperlivre : un concept marketing ?
On vient de le voir, le livre n'a pas besoin d'évoluer. Mais on veut toujours faire mieux ... plutôt, les éditeurs veulent reconquérir des parts de marché ... Mais soyons moins critique : on veut donner plus de valeur à l'objet-livre en lui offrant une réelle valeur ajoutée et ainsi prétendre à attirer de nouveaux lecteurs. Soit, mais cela ne me convainc pas. Aussi, pourquoi lancer un tel ouvrage maintenant ? La situation du livre n'est pas des meilleures : il y a de moins en moins de lecteurs de littérature (mais qu'est-ce que la littérature ...). Pour autant, la diversité éditoriale n'a jamais été aussi grande. Tout lecteur se réjouira donc de cette offre pléthorique qui constitue autant de portes ouvertes vers les multiples trésors de la langue qui permettent de partager sentiments et parfois ... sensations ! Mais à qui se destine l'hyperlivre : à ces lecteurs convaincus, à cette foule de lecteurs qui délaissent peu à peu la littérature ou encore à toutes ces personnes qui ne lisent pas (de littérature) ? A tous répondra-t-on sur une tonalité commerciale. Car il s'agit bien là d'un commerce : ouvrir le livre en lui donnant encore plus d'espace. Techniquement mais sans rentrer dans les détails, il s'agit d'un livre interactif par les moyens du téléphone portable, de l’Internet et du Flashcode. Grâce à cela, on peut accéder à plus de contenu. Mais pourquoi ne pas insérer directement ce contenu dans le livre : car on veut ajouter du multimédia ou de l'interactivité. Mais alors, l'hyperlivre n'est plus un livre. Tout du moins, il ne mérite pas qu'on l'appelle livre avec quel que préfixe ou suffixe que ce soit. Non, car le synonyme de livre est évasion et je ne veux pas être guidé ou dirigé dans mon évasion. Une évasion permet de toucher cette liberté. Et je ne veux pas d'une liberté surveillée, encore moins dictée.

3) Peut-on élargir l'évasion vers une plus grande évasion ?
Revenons à la notion de livre. Un livre est un objet qui nous permet de nous évader, de divaguer, de errer, de se perdre souvent pour notre plus grand plaisir. Chaque livre est perçu différemment par chacun d'entre nous, fruit de nos histoires personnelles, de nos connaissances, de notre culture, de nos ressentiments. Bref, un livre se vit personnellement (mais se partage aussi, bien évidemment). Alors pourquoi vouloir faire dire encore plus à cet objet ? Pourquoi vouloir donner à la littérature d'autres formes ? La littérature peut-elle se marier au multimédia ? Je ne pense pas. Rien n'est plus fort que le pouvoir des mots. Evidemment, la musique aussi permet de s'évader, les images nous offrent la possibilité de rêver. Mais vient alors la véritable question : peut-on combiner évasion littéraire et évasion musicale ? Sujet délicat et difficile d'y répondre. Difficile d'y répondre car chaque réponse est différente pour chaque individu que nous sommes. Certains sont plus sensibles à la musique, d'autres à la force des mots. Ce qui reviendrait à s'interroger sur l'éventuelle différence entre culture auditive et culture visuelle. Ah ! que le sujet est intéressant, j'espère que certains philosophes, des psychologues et autres experts habilités à répondre avec des arguments fiables et valides se pencheront sur la question tant les enjeux, on a pu le voir, sont importants.
Ainsi, le pari relevé par Jacques Attali avec ce nouvel ouvrage répond à divers objectifs : interroger sur "le livre peut-il évoluer ?", réaliser un buzz marketing (ah lorsque l'on "attaque" le livre quelles réactions vives nous pouvons avoir !), tester ce nouveau concept sur le public.

Je ne pense pas que l'on puisse parler d'hyperlivre. Objet hyperculturel me conviendrait d'autant mieux. En effet, ce nouvel objet se base certes sur l'objet-livre, mais il le dépasse si largement, qu'il s'ouvre à d'autres cultures. Parler d'hyperlivre me conduirait à considérer cet objet comme un guide de lecture. Alors on me dira de me passer de ces annexes qui ne consistent qu'en quelques logos imprimés, mais ils altèrent selon moi la liberté du livre, sa richesse, même si ici, c'est l'auteur lui-même qui veut nous mener vers plus de contenu. C'est pourquoi je ne suis pas contre cette idée a priori, mais que cet objet s'appelle objet hyperculturel. Cet objet marie ainsi diverses cultures : aujourd'hui culture visuelle et culture auditive, demain peut-être s'ajouteront la culture olfactive, la culture tactile et la culture gustative. Une idée que ne manqueront pas de creuser les industriels les plus à la pointe.
Ne me parlez pas d'hyperlivre, mais de ce "nouvel objet culturel qui marie les cultures" ... avec plus ou moins de succès et surtout ... qui ne présente aucun intérêt ... en l'état actuel de son développement. Avis personnel.

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Internet nous rend stupide

Posted by Ludovic Gavignet on 17:33 in , , ,
Internet ou la naissance d'une réflexion abrutie

Internet constitue une avancée technologique incessante sans précédent. Néanmoins, cet ensemble de technologies, très utiles et pratiques, cache un mal profond qu'il convient de ne pas prendre à la légère : le formatage des esprits. Ce formatage des esprits crée malheureusement des réflexions simplistes basées sur la logique informatique, qui n'a rien à voir avec la logique humaine. Conséquence : les esprits s'abêtissent ...

1) Des esprits formatés à la logique informatique
Les jeunes générations sont désormais pleinement des digital natives. Ils sont même experts en ce domaine. Ils manipulent ainsi un système informatique et le ou les réseaux qui lui sont associé avec une facilité déconcertante. On pourrait se réjouir de cette compétence quasi innée, de voir des jeunes avec le plaisir d'apprendre (chose dont ils n'ont même pas conscience), d'observer des enfants, pré-ados et ados qui s'investissent pleinement dans la maîtrise de ces outils. Certes, cela est un point tout à fait positif. Mais il est indispensable de s'interroger sur le contenu de ces apprentissages : de quoi s'agit-il, leur est-ce réellement utile, ces connaissances et compétences sont-elles transférables à d'autres domaines ? Là est tout l'enjeu : si ces connaissances et compétences ne servent qu'à utiliser l'outil, elles ne présentent pas un intérêt flagrant. Mais il convient toutefois de souligner que la maîtrise des bases de l'outil informatique et des réseaux associés dont Internet est indispensable dans nos sociétés industrialisées.
Hormis l'intérêt limité (mais pourtant indispensable) de ces connaissances, se révèle une question très intéressante. En effet, en dehors des connaissances strictes (comment allumer ordinateur, aller sur un chat, discuter en direct, reconnaître un spam, etc.), quelle est la logique de ces outils ? Il s'agit d'une logique informatique. Ainsi, les esprits sont formatés à ce mode de pensée : il n'y a pas de réflexion à avoir, l'outil pense pour nous. Certes ces systèmes ne sont pas très fiables, mais malheureusement, un jour, nous arriverons peut-être à des outils qui "liront dans nos pensées". Un simple mot et hop, le système saura exactement ce que l'on cherche ... et le trouvera ! Je vois déjà la plupart d'entre vous ne pas comprendre où est le problème : mais c'est génial pensez-vous, grâce à cela la vie n'en sera que plus facile. Mais le problème sous-jacent est notre esprit. Le but de la vie n'est pas de trouver, mais d'apprendre à chercher et d'apprendre à trouver, pour trouver toutes réponses, par soi-même, en toute occasion. Car en apprenant à trouver, on acquiert des compétences qui servent dans la vie quotidienne : on apprend à réfléchir , on développe sa curiosité, on ressent un besoin de savoir, bref on forme son esprit de citoyen à-même d'avoir des avis construits, des opinions réfléchies, à s'exprimer correctement et à se faire comprendre, à construire ses savoirs intelligemment.
Il ne faut pas négliger la construction de sa réflexion. Cette construction est permanente. Mais certains outils facilitateurs réfléchissent de plus en plus et de mieux en mieux à notre place. Certes, cela est tout à fait confortable. La plupart d'entre vous se réjouira de cela : une pensée et hop, on a tout ce que l'on veut. Mais ce n'est pas ça la vie, ce n'est pas la farniente : il faut réfléchir sur elle pour la rendre encore plus belle. Ode à l'intelligence ...

2) Marier pensée humaine et logique informatique
La logique informatique n'a rien à voir avec la pensée humaine, même si c'est la pensée humaine qui a créé cette logique informatique. Un ordinateur ne réfléchit pas, il calcule. Un ordinateur n'a pas de sentiments, il essaie de comprendre. Un ordinateur n'a pas de cerveau, juste un système technologique plus ou moins performant. Bref, l'ordinateur n'a rien de commun avec l'humain. Mais il aide l'humain. Il l'aide si bien que l'on a de moins en moins besoin de l'humain. Je ne vais pas entrer dans le débat politico-économico-socio-technologique du rapport homme-machine, mais je vais faire émerger une réflexion bien humaine : désormais au lieu de travailler directement au "comment faire" on arrive à des métiers sur le "comment faire faire". On crée donc de plus en plus d'emplois dans le domaine de la compréhension et de la construction d'une logique qui nous simplifie la vie. Attention, l'objectif de ces métiers ne consiste pas à créer des technologies semblables à la pensée humaine, mais bel et bien des outils invulnérables, intuitifs et qui surpassent la pensée humaine pour y répondre. Créer quelque chose qui nous dépasse est-il possible ? Sujet philosophique. Aussi, quid du mariage des pensées homme et machine.
Je pense qu'il ne faut pas créer des machines dans cet esprit : servir tout besoin en un minimum de temps. C'est en créant cette logique que l'homme développe une fainéantise intellectuelle. Il n'éprouvera plus le besoin d'apprendre, de réfléchir et se contentera de ce qu'on lui servira.

3) Mais où est le problème ?
Les réponses à cette question vont décrire et développer les conséquences de cette réponse générale : l'homme ne saura plus réfléchir "humainement".
En n'éprouvant plus le besoin de réfléchir et en n'accomplissant plus cet acte, la réflexion sera tronquée à ce qui représente aujourd'hui pour nous des évidences. En ne réfléchissant plus, l'homme devient forcément plus vulnérable. Il croira ainsi plus facilement les diverses idéologies les plus saugrenues. Il sera plus facilement manipulable. Bref l'homme deviendra une machine pour d'autres hommes. Hum, j'en vois déjà réagir en disant que c'est déjà le cas, sauf que là, ces hommes-machine n'auront pas conscience de leur exploitation. Ils seront corvéables à souhait. Bref, on arriverait une régression de certaines pensées humaines. La logique qui prévaudra sera du type "Ah bien sur Google tu vois ils ont dit que moi en tant qu'ouvrier qualifié je ne pouvais pas prétendre à plus de124,35 euros par mois. Bon bien tant pis on pourra pas manger aujourd'hui." Evidemment, ce résultat proviendra du site web du PDG de la société. Bien sûr cet exemple est caricaturé à l'extrême, mais malheureusement, on risque de parvenir à quelque chose de ce genre. Mais attention, pas de conclusions hâtives comme on pourrait les faire dans quasiment chacun de mes messages. Je ne désire aucunement la suppression d'Internet et de toutes autres technologies. Mais que ces technologies ne soient pas créées pour remplacer la pensée humaine. Or, il s'agit bien là de la clé pour tous les industriels s'ils désirent devenir extrêmement riche (un exemple ? Euh ... Microsoft, IBM, Macintosh, Google Inc., ....). Plus l'outil est simple à utiliser, plus les personnes sont susceptibles de l'acheter, et plus l'entreprise devient riche. Mais malheureusement, derrière tout cet argent, on ne doit pas perdre de vue que l'humain est là pour réfléchir, penser, etc. Et pour les plus fainéants qui n'ont qu'une envie c'est de ne rien faire : plus la pensée est poussée, plus le rêve est grande et beau. Et oui, il y a aussi un énorme plaisir à être intelligent. La réflexion n'est pas là que pour faire mal à la tête ...

Courte conclusion en forme de citation :
"Plus la réflexion humaine est développée, plus proche est la jouissance spirituelle ..." Petite touche humoristique complémentaire à cette citation pour les plus fainéants : "... et quand on sait combien l'esprit influe sur le corps ..."

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Télé-déréalité

La télé réalité : mais de quelle réalité parle-t-on ?

On entend de ci de là le terme de "télé réalité". Cela serait-il vrai, la télévision pourrait-être le reflet de notre société ?
Je vais aborder une étude non pas des médias d'informations (quoiqu'en partie car je ne pourrai m'en dispenser), mais du phénomène de télé réalité et plus particulièrement des effets (essentiellement néfastes) que cette télé soi-disant réalité peut avoir sur les jeunes en cours de formation sociale et citoyenne.
Ainsi, pourquoi parle-t-on de télé-réalité si ce n'est pour alimenter ce fantasme inhérent à la nature humaine : le voyeurisme ? On en déduira quelles conséquences désastreuses ce spectacle a sur les esprits vulnérables et plus particulièrement sur celui des jeunes qui en sont les plus fervents téléspectateurs.

1) Le voyeurisme : un fantasme alimenté (mais jamais assouvi) par de tristes médias ...

Télé-réalité : pourquoi ?
Objectif d'une chaîne de télévision privée : l'audimat. Et comment faire de l'audimat si ce n'est en répondant aux désirs, voire mieux, aux fantasmes du plus grand nombre de potentiels téléspectateurs ? C'est ainsi qu'est arrivé ce phénomène de télé dite "réalité". Fonctionnement : observer d'autres êtres humains, soi-disant comme nous, pour voir comment ils vivent, comment ils réagissent, comment ils évoluent ... Oh, mais ce fonctionnement ne vous rappellerait-il pas quelque chose ? Mais oui les tamagoshi ou autres jeux de simulation sur PC. Sauf que là, malheureusement vous ne pouvez pas les nourrir ces "candidats" (je reviendrai à ce terme plus tard) ... quoique bientôt (si ce n'est déjà fait dans d'autres pays ce qui ne me surprendrait point) vous devrez les nourrir en téléphonant à des numéros surtaxés ... Déjà que vous devez les sauver de la terrifiante nomination en les soutenant par sms ou appel surtaxé of course ! Un business excellent non : audimat, ressources par appel surtaxés, etc. ?

La télé réalité : ce n'est pas vrai mon enfant !
Bon, j'ose espérer que vous avez conscience que la télé réalité n'a de réalité que le nom. En effet, les candidats de ces émissions ne sont pas choisis par hasard : il y a un lourd casting préalable. De même on ne parle pas d'émission mais bien de jeu. Alors dans la vraie vie, ne croisez-vous que des personnes choisies sur castings ? Avez-vous la chance de gagner (ou le risque de perdre) 10000 euros si vous traversez au bon ou au mauvais moment ? CQFD.
Allons plus loin que ce simple état de fait. En réalité (mais sans télé :-) ), la télé réalité est une télé déréalité. Son objectif ne répond qu'à une logique d'audimat comme je l'ai exposé précédemment. Pire encore, ces jeux font appel à toute une mise en scène.

Brève analyse type "éducation aux médias" de la télé réalité
Tiens, passons par une brève étude (composante de toute éducation aux médias) de la bande sonore : mais pardi, ils jouent sur les sentiments, ils font passer le gentil pour plus gentil encore et les amoureux pour plus amoureux qu'ils ne le sont (bon ok, le coup de foudre peut exister même dans un jeu à la télévision où l'on a plus que des candidats des comédiens plus ou moins efficaces ...). Ainsi, tentez de mettre une autre bande sonore sur le discours ou les paroles d'un candidat : roh mais la tournure est toute autre, en fait c'était gentil. De même, analysez les plans de prises de vues. Il hurle sur les autres et on le montre en gros plan : roh c'est pas beau et qu'est-ce qu'il est terrifiant ... Et le montage, rah la magie des médias qui peuvent ainsi décontextualiser tout propos : c'est pas beau cela. La télé-réalité : la plus grosse manipulation !
Maintenant, prenons juste un peu de recul sans rentrer dans une telle analyse des médias. Pourquoi dans toute émission de télé-réalité montre-t-on des images au candidat ou leur rapporte-t-on des dires de leur "cage" (comme j'appelle ces enclos à candidats) ? Mais oui, c'est pour construire le scénario de cette pseudo télé réalité ! Pourquoi fait-on intervenir les proches des candidats : mais pour nous faire d'autant plus croire que c'est la vraie vie "Ah mais oui c'est la réalité, y a même la famille et les amis des candidats !".

Télé-réalité à qui la faute ?
Mais à qui revient la faute de cette télé réalité ? Les torts sont partagés :
- Les chaînes de télévision elles-mêmes en vendant une télévision "réalité" alors qu'il ne s'agit que d'une télévision spectacle
- Les producteurs de ces émissions en manipulant les candidats de ces jeux et surtout en construisant un scénario tourné vers le conflit, le sexe et la tristesse (un candidat qui pleure et hop, l'audimat monte en flèche !)
- Ceux qui regardent s'ils sont majeurs ou leurs responsables légaux (sauf si ceux qui regardent sont clairement conscients que cette télé-réalité est 100% truquée ... mais dans ce cas là ils ne la regarderaient pas, sauf pour l'analyser d'un air amusé comme cela est mon cas) : un regard conscient et consciencieux sur la télévision vaut toutes les écoles du monde (tiens j'ai encore créé une très belle citation !)

2) Quels effets néfastes de la télé réalité ?
La télé, excusez cette évidence, sert de modèle ou tout au moins d'élément d'influence à tout un chacun, adulte ou non. Cette influence est plus ou moins importante selon l'éducation que l'on a eu et le recul que l'on peut prendre sur les médias. Il s'agit là d'un très important problème qu'expose la télé réalité : vendre une fausse réalité. Alors, nombreux sont les jeunes qui s'identifient à tel ou tel candidat, qui adoptent les tics de tel candidat ou tel autre, etc. Cela ne serait pas un réel problème si ces candidats pouvaient servir de modèles : des réflexions intelligentes, des paroles respectueuses et polies, un français parler correctement, etc. Or, on choisit des candidats stéréotypés et bien évidemment avec des particularités qui assurent l'audimat ... et malheureusement la culture et l'intelligence ne rassemblent pas les jeunes téléspectateurs. Je n'en veux aucunement aux jeunes : la télévision représente pour eux un moyen de divertissement, ils en ont assez de l'école. OK, d'ailleurs c'est une des missions de l'Ecole d'informer et de former ces jeunes à ce que représente la télé. Mais le problème, c'est que l'Ecole n'a ni le temps ni les moyens de contrer tous ces matraquages marketing, toutes ces manipulations plus ou moins intentionnelles, toutes ces sollicitations venant de partout : un jeune passe largement plus de temps devant un écran que devant un prof, et ceux qui gèrent les "messages" de ces écrans sont largement plus nombreux et plus influents que la meilleure des équipes éducatives.
Cela nous conduit a observer un autre problème causé par cette télévision spectacle : le futur citoyen se forme en étant irrigué par un modèle de réalité qui est en fait un leurre (et le producteur de ce leurre ment si ce n'est directement ce l'est tout au moins par omission). Et, comme je viens de l'exposer l'Ecole n'a que trop peu de moyens pour contrer ce message erronné. Je ne demande pas à ce que l'Ecole ait plus de moyens (quoique elle n'en a jamais assez mais ce n'est pas là le problème du sujet), mais que les médias soient plus dignes, plus respectueux et qu'ils travaillent plus sur la construction d'un message clair à destination des enfants et des parents de ces enfants : la télé-réalité ne représente pas la réalité, il s'agit d'une mise en scène
Enfin, autre problème et pas des moindres : ce divertissement ode à la fainéantise. Quelle(s) belle(s) image(s) que de montrer des candidats qui ne font rien et qui vont gagner beaucoup d'argent et décrocher un job à la sortie du jeu ! C'est un magnifique message à la jeunesse : ne travaillez pas, ça paye. Ha mais suis-je bête ! C'est vrai que ces personnes ne sont pas des vraies personnes, mais des comédiens, donc comme ils travaillent, ils méritent bien un petit salaire. Et cela raccorde tout à fait avec le statut de salarié octroyé à certains ex-candidats d'une émission de télé-réalité "L'île de la Tentation".

3) Propositions pour une télé plus saine qui préserve son audimat
Vous l'aurez je l'espère compris, je ne désire pas la suppression de la télévision, bien au contraire, ce média est essentiel pour notre démocratie et même la construction du citoyen dont j'ai préalablement parlé. En effet, si ce n'est par les messages qu'elle diffuse, c'est tout au moins par l'étude qui en est fait en cours que l'on inculque au citoyen ce réflexe de se méfier de toute une image : une image n'est pas la réalité, juste sa représentation et parfois, de plus en plus souvent, il s'agit d'une manipulation. La désinformation nous guette et l'image (a fortiori animée) en est le plus simple porteur.
Proposition 1 : La notion de "télé-réalité" doit disparaître
Que plus personne ne nous parle jamais de télé-réalité. Que lorsque l'on parle de ce genre d'émission on parle toujours de divertissement, de télévision spectacle (bon ce terme péjoratif n'est pas très vendeur ...), de télé-comédie (que les candidats le veuillent ou non, ce sont des comédiens manipulés). Abandonnons ce terme de réalité si confus et si dangereux sur tous les esprits
Proposition 2 : La télé-comédie intelligente, c'est possible ?
Pourquoi ne pas tenter une émission de télé-réalité (oups !) de télé-comédie avec des personnes qui ont un langage correct, qui sont respectueuses les unes des autres (bon la nature humaine peut engendrer des altercations j'en suis conscient), des personnes qui vivraient une vie intelligente en travaillant plutôt qu'en s'ennuyant et passant le temps à ne rien faire pour gagner 100000€. En somme, des personnes qui pourraient servir de référence ("mais, cela signifierait qu'il faudrait là aussi établir un casting et donc ce ne serait là encore que mensonge au téléspectateur !" ... sauf que je vous parle de télé-comédie et pas de télé-réalité ...)
Proposition 3 : Une télé-comédie moins influencée par les producteurs ... à moins qu'ils ne l'avouent
La télé-comédie, on l'a vu, répond à un scénario. Il faut en effet tenir les téléspectateurs en haleine sans quoi ils s'ennuieraient. D'où le fait que je désire la transparence totale dans ces émissions : ce n'est pas le reflet de la vie, il y a une équipe de montage, il y a des scénarios (qui se construisent au fur et à mesure), les candidats ont un rôle à jouer, etc. Que tout cela soit avoué en montrant notamment cette face cachée des émissions !

Mais alors là grosse question : est-ce que si l'on respecte ces conditions, c'est-à-dire si l'on arrête de se moquer des téléspectateurs de ces émissions en leur mentant et leur offrant ce qu'ils veulent (ragots, mensonges, manipulations, violence, sexe, faux sentiments, etc.), l'audimat serait toujours au rendez-vous ? Rien n'est moins sûr.

Cela me permet d'arriver à un point très important, un message que j'adresse aux présidents des chaînes de télévision :

"La télévision est un média essentiel, une technologie qui permet de faciliter les échanges, les contacts, de diffuser le savoir, de partager la culture. Mais elle diffuse aussi énormément de stupidités, de mensonges, de violence, bref, de tout ce qui est vecteur d'audimat. Or, ce vecteur d'audimat peut être transformé. Violence, mensonge, stupidité, là ne sont pas les traits dominants de la nature humaine. Ainsi, pourquoi ne pas axer la charte éditoriale autour des valeurs nobles de la nature humaine : respect, solidarité, intelligence, prise de recul. Ces dernières composantes sont bien évidemment moins spectaculaires, donc moins attrayantes. Voilà un défi que doivent relever toutes les chaînes ! Je tenais d'ailleurs à saluer (ce n'est pas pour flatter gratuitement le service public, je le pense réellement) les efforts entrepris en ce sens par les chaînes de service public qui ont cette mission dans leur cahier des charges et qui y répondent à merveille, même si en faire toujours plus en ce sens serait toujours mieux ...
Chaînes de télévision, montrez votre force en développant un audimat centré autour des nobles valeurs humaines. Vous n'en serez que plus remercier, plus saluer, et donc beaucoup plus consultés par des téléspectateurs.
Je rêve qu'un jour je dise aux élèves de collèges et lycées : "Et n'oubliez pas de regarder la télévision en arrivant chez vous"² ... et cela sans jamais craindre qu'ils ne tombent sur un mauvais programme. I had a dream ..."

² Petit N.B : je dirais bien évidemment aux élèves, en plus de regarder la télévision, de pratiquer une activité physique et sportive régulière ("outre le cerveau, il faut penser à notre corps tout entier").

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