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Formation à la maîtrise de l'information : la fuite des cerveaux ou les cerveaux qui fuient ?

Posted by Ludovic Gavignet on 19:47 in , ,
Formation à la maîtrise de l'information
La fuite des cerveaux ou les cerveaux qui fuient ?

On déplore la fuite des cerveaux. On se plaint que nos têtes pensantes que l'on a bien formées partent ailleurs faire profiter de leurs compétences. Mais à quoi est due cette fuite des cerveaux ? Et surtout, la fuite des cerveaux ne cacheraient-elles pas une autre fuite : celle des cerveaux qui au lieu de s'enfuir fuient ?
Cela revient donc à s'interroger sur les notions d'intelligence, de performance et de stratégie. Et comment former quelqu'un autrement qu'en faisant baigner un cerveau étanche dans un univers social épanouissant ? En somme, quelle place prend la formation à la maîtrise de l'information dans la formation de cerveaux informés ?

1) Intelligence, performance et stratégie
1.1) L'apprenance passe par la maîtrise de l'information
L'apprenance, l'apprendre à apprendre, est une notion essentielle que les élèves, les jeunes et même les jeunes adultes s'efforcent d'acquérir et tentent de maîtriser. Apprendre à apprendre, c'est apprendre à gagner du temps dans ses apprentissages, à accélérer le processus et la stratégie de mémorisation. L'apprenance, c'est accélérer et accroître les performances de son cerveau en usant de stratégies d'apprentissage moins fatigantes et moins contraignantes.
Mais comment apprendre à apprendre convenablement ? Comment développer ces méthodes d'apprentissage qui semblent relever de la magie, du fantastique voire du miracle ? Apprendre à apprendre passe non seulement par un travail personnel (le développement de sa propre stratégie cognitive) mais aussi par une formation "générale" à ces techniques et stratégies.
Apprendre à apprendre est par essence intransdisciplinaire (néologisme contraction de intradisciplinaire et transdisciplinaire), c'est-à-dire que chaque enseignement, chaque acte pédagogique, chaque action éducative, permet d'aider à apprendre à apprendre. La pédagogie est l'acte primordial de l'apprenance. Toutefois, l'apprenance ne saurait se contenter du travail pédagogique, aussi interactif et interacteur soit-il. L'apprenance passe donc par un acte personnel, des actions collectives (échanges méthodologiques plus ou moins formels, débats, discussions, exercices de groupes, etc.) et un "chapeautage" par des pédagogues et formateurs performants et surtout efficaces.
Concrètement, la formation à la maîtrise de l'information offre un enseignement utile, indispensable à l'apprenance. Apprendre à maîtriser l'information, c'est apprendre à se repérer, à chercher, à observer, à choisir, à décider, à trier, à sélectionner ce qui est utile parmi un amas d'informations plus ou moins utiles. L'apprentissage vers la maîtrise de l'information permet d'acquérir des stratégies d'apprentissage qui se perfectionnent au fur et à mesure de leurs sollicitations. Grâce à la formation à la maîtrise de l'information, il ne s'agit pas seulement d'acquérir des connaissances et compétences infodocumentaires, mais bel et bien de découvrir des stratégies pour se créer de véritables boussoles et couteux suisses mentaux. Confronté à une situation problème (un amas d'information parmi lesquelles pullulent désinformations, informations non fiables, informations obsolètes, etc.), l'élève doit apprendre à apprendre, apprendre comment faire, comment agir, comment réagir et comment intégrer cet apprentissage pour en faire un véritable savoir ? L'élève va ainsi découvrir des stratégies, expérimenter ses hypothèses (est-ce efficace ? Gère-je bien mon temps ? Ce que j'ai choisi est-il juste et pertinent ?), les valider, les confirmer (en les testant et en les vérifiant) et, à terme, les améliorer, les perfectionner. La formation à la maîtrise de l'information est un apprentissage continu, infini : il s'agit de tendre vers cet infini de plus en plus rapidement et surtout de plus en plus efficacement. La problématique de l'information-surinformation-désinformation-malinformation est d'autant plus importante à aborder qu'elle fonde des compétences transférables universellement, non seulement dans la vie professionnelle, mais aussi dans la vie personnelle.

1.2) Connaissances, compétences et attitudes
Les compétences sont les vecteurs essentiels de l'union des savoirs dans le cerveau : savoir quoi ranger et où dans le cerveau. Savoir sélectionner l'information utile, c'est éviter de bâtir des connaissances inutiles ou pire, erronnées : les déconnaissances. Les déconnaissances se basent sur des désinformations, même si ces dernières sont accolées à de véritables informations, qu'elles soient pertinentes ou non. Ces déconnaissances sont d'autant plus graves qu'elles fondent des désavoirs. Ces désavoirs sont alors propagés par le sujet, sûr de son fait, et repris comme des informations par d'autres sujets qui les fonderont éventuellement en autant de déconnaissances et de désavoirs en fonction du degré de crédibilité et de conviction du détenteur de ces désavoirs.
Il ne suffit toutefois pas d'être compétent, il faut avoir des connaissances. Ces connaissances qui deviendront savoirs permettront au sujet non seulement de savoir-faire, mais aussi de savoir. Cela fonde la culture du sujet et son intégration dans un environnement social. L'Education Nationale a pour fonction de former des citoyens doués d'esprit critique et d'une culture commune et personnelle riche qui fondera l'identité de l'élève et son inclusion dans la société. Ainsi, la formation à la maîtrise de l'information n'est pas une fin en soi. Il s'agit d'une étape perpétuelle qui aide à accrocher et asseoir les connaissances.
Outre ces savoir-faire, ces savoirs, c'est un ensemble d'attitudes sociales que le sujet doit développer. Ces attitudes, c'est savoir écouter, savoir s'exprimer, savoir s'imposer, savoir changer d'avis, en somme être adaptable.

1.3) Etre intelligent, ce n'est pas seulement être cultivé !
L'intelligence ne saurait se cantonner à la culture, loin s'en faut. L'intelligence est une combinaison entre la débrouillardise, la culture, le savoir, les attitudes, voire la manipulation.
Petit aparté sur le parallèle que je fais entre intelligence et manipulation : dans nos sociétés, il faut apprendre à se débrouiller par soi-même pour obtenir ce que l'on veut. Manipuler, c'est user de stratagèmes que certains qualifient d'immoraux, pour atteindre ses fins. Or, on a vu que l'apprenance, cette "aptitude" qui  fonde les cerveaux performants (nous y reviendront après), passe par le développement de stratégies d'apprentissage. La manipulation constitue une stratégie d'apprentissage. Pas un apprentissage de connaissances ou compétences comme la formation à la maîtrise de l'information, mais un apprentissage comportemental : développer une attitude sociale, savoir se placer voire s'imposer dans la société.
Etre intelligent, cela équivaut tout d'abord à avoir un cerveau efficace. Cela signifie que l'on a développé des stratégies d'apprentissage "exceptionnelles" qui permettent de retenir des informations aisément, confortablement avec un effort moindre.
Etre intelligent, cela consiste ensuite à avoir des connaissances fiables, solides et facilement réexploitables. Ces connaissances s'étant construites et se construisant grâce à ces stratégies d'apprentissages se parfaisant jour après jour.
Etre intelligent, cela repose aussi sur l'adoption d'attitudes appropriées. Savoir quoi dire, quand, comment, où, à qui et pourquoi.
L'adaptabilité est le maître-mot de l'intelligence. Etre intelligent, c'est être cet acteur au changement de rôle continu. C'est surtout être un excellent acteur, c'est-à-dire jouer des rôles maîtrisés aux moments opportuns : savoir comment agir et réagir en fonction des personnes avec qui l'on est et du contexte dans lequel on se trouve.
Donc si on veut former de futurs sujets intelligents, il convient de travailler sur tous les points listés précédemment. Sans aller jusqu'à la manipulation, former à maîtriser l'information constitue le travail idéal pour fonder des stratégies d'apprentissage de base se parfaisant au fil de la vie du sujet. Ceci permet d'éviter que les cerveaux des jeunes ne fuient ...

2) Faire baigner un cerveau étanche dans un univers social épanouissant
2.1) Construire des cerveaux étanches
Former les jeunes, c'est permettre à la société d'évoluer et offrir à ces jeunes l'opportunité de s'intégrer et de s'épanouir dans la société. Aussi, il est indispensable d'offrir aux jeunes un bagage suffisant pour éviter les fuites de connaissances et les défauts de construction des savoirs. Nous n'allons pas entrer dans les propriétés du fonctionnement cognitif de l'élève, mais dans l'emballage qui abrite les connaissances, compétences et aptitudes. Cet emballage doit nécessairement être solide et "élastique" pour résister à un contenu qui s'enrichit de jour en jour. Pour élaborer un emballage de qualité, sans fioritures, il est nécessaire de construire une apprenance continuelle et évolutive : un continuum du plus petit âge jusqu'à la fin de la vie doit se mettre en place. Mais cet emballage risque de rompre à tout moment si les mécanismes d'apprentissage ne sont pas maîtrisés. C'est pourquoi le rôle des pédagogues  et éducateurs consiste à aider le sujet à se construire son propre emballage en l'informant et le formant sur les stratégies du savoir bien apprendre. Pour apprendre, le sujet doit tout d'abord comprendre. Il faut donc que la construction intellectuelle fasse sens pour lui. Cela passe non pas par des exposés de théories universitaires, mais en l'aidant et en l'accompagnant dans ses apprentissages en lui présentant des techniques d'apprentissage et en l'aidant à les mettre en oeuvre.
On parle de techniques d'apprentissages. Mais sortons de l'apprentissage comme intégration d'information pour les transformer en savoir, en considérant l'apprentissage comme un ensemble de facteurs. Pour apprendre convenablement, outre les techniques et stratégies d'apprentissage, il faut considérer les conditions d'apprentissage. Cela revient à considérer les conditions extérieures à l'élève lui-même comme l'ambiance d'apprentissage, le cadre de vie du sujet, le potentiel "chance socioculturelle" offert notamment par les proches du sujet grâce à des sorties, des contacts intellectuels divers (soulignons tout l'intérêt de l'Ecole dans cette ouverture culturelle !), les rapports du sujet avec d'autres sujets, etc.
L'ambiance, les phénomènes de groupe, les relations sociales, l'environnement socioculturel de l'élève sont autant de facteurs facilitateurs ou au contraire de facteurs qui freinent les apprentissages, même si le sujet dispose des stratégies d'apprentissage les plus évoluées. Outre ces facteurs externes, il y a les facteurs internes au sujet. On retrouve ainsi la volonté, le courage, la persévérance mais aussi le bagage originel du sujet. Par originel, j'entends le bagage initial que le sujet s'est construit grâce à ses rencontres, ses contacts, ses apprentissages, etc. Ainsi, construire un cerveau étanche induit un travail du sujet lui-même avec l'aide de pédagogues, éducateurs et éventuellement médecins (en cas de défaillance due à un handicap, mais je ne vais pas entrer dans la considération de sujets handicapés tant ce sujet est complexe et mériterait un développement particulier).
Construire un cerveau étanche implique aussi un environnement propice aux apprentissages. Cet environnement idéal se retrouve dans nos classes d'Ecoles. L'élève a en effet conscience qu'il est là pour apprendre : il met donc en marche ses stratégies d'apprentissage, en expérimente de nouvelles, etc. L'élève, dans ce cadre, est en interaction avec d'autres élèves et peut donc construire son esprit critique et échanger sur des stratégies d'apprentissage. L'élève est en interaction avec des professionnels qui contribuent à lui apprendre à apprendre, qui l'aident à expérimenter, qui l'accompagnent dans ses erreurs, qui l'assistent pour résoudre les situations-problème, etc. L'élève se trouve aussi dans un environnement spécialement conçu pour l'apprentissage : un cadre classe fort de discipline, de règles, etc.

2.2) Colmater les cerveaux défaillants
Construire des cerveaux étanches est une étape essentielle pour construire des individus citoyens aptes à apprendre tout au long de leur vie. Mais il se peut que certains cerveaux n'aient jamais été rendus étanches, soit suite à un accident de la vie, soit parce que les stratégies d'apprentissage, efficaces un temps, ne suffisent plus en parallèle à l'évolution du sujet dans son environnement. Ou alors, tout simplement en raison de l'adolescence ...
Concrètement, qu'est-ce qu'un cerveau défaillant ? C'est un sujet qui n'apprend pas aussi bien qu'auparavant. C'est un cerveau qui n'enregistre plus. C'est un cerveau qui s'arrête à un moment "t", qui se met en pause, en veille ou en mode "économie d'énergie". Les connaissances et compétences antérieures, intégrées, ne sont bien évidemment pas perdues. Mais soit elles ne suffisent plus, soit le sujet les "inhibe". La principale cause de cette inhibition : l'adolescence. L'adolescence est un moment délicat où le sujet grandit, évolue. Cette perturbation est essentielle et normale. Mais elle engendre de telles évolutions tant sur le plan physique que psychique que les processus d'apprentissage ne sont plus sur le devant de la scène mais en arrière-plan. Parler de cerveau défaillant parait extrêmement péjoratif, mais il s'agit d'une défaillance stricto sensu : l'apprentissage fait défaut. Cette défaillance est due à la fainéantise cognitive, à la rébellion intellectuelle, à la pause mentale.
Alors comment colmater ces cerveaux défaillants ? Comment faire en sorte que l'apprendre à apprendre ne soit pas mis de côté et continue à travailler ? il s'agit là de la mission d'éducation et d'enseignement des adultes : développer des stratégies pédagogiques pour continuer à faire en sorte que les élèves mobilisent leurs savoirs, savoir-faire et attitudes et continuent à faire fonctionner leur équipement d'apprenance. Il n'existe pas de recette miracle, ces stratégies pédagogiques varient en fonction des élèves. Néanmoins, cette mission est essentielle. L'adolescence est une période clef où se fondent les techniques et stratégies d'apprentissage qui constituent le socle de la construction future des savoirs du futur citoyen.

2.3) Cerveaux qui fuient ou qui s'enfuient
Une fois le cerveau bien emballé avec un mécanisme de construction des savoirs élaboré, évolué et évolutif, il faut le faire travailler. Etre intellectuellement actif est essentiel dans nos sociétés. Nos cerveaux sont mis continuellement à l'épreuve : personne ne peut se prétendre intellectuellement frustré. Alors pourquoi certains cerveaux s'enfuient-ils ? Pourquoi après avoir bâti un processus d'apprentissage performant les cerveaux tendent-ils à partir ? La réponse est simple : les sujets, si bien formés, s'informent avec une efficacité déconcertante. Et ils ont rapidement compris qu'en partant, ils s'épanouiraient d'autant plus. Mais attention aux fausses promesses qu'on peut leur faire ...
La fuite des cerveaux est extrêmement dommageable. Dommageable pour le transfert populaire des savoirs entre individus, même si théoriquement le savoir n'a pas de frontière (la frontière de la langue étant pourtant prégnante) et peut sauter de lieu en lieu.
Outre la fuite des cerveaux, il convient de s'interroger sur les techniques, stratégies et méthodologies d'apprentissage, ailleurs. Où se situe la France par exemple ? D'où vient le problème ? Le problème vient d'un centrage sur les connaissances et/ou compétences et/ou attitudes. Or, il convient de travailler à la construction de ces savoirs comme on l'a vu précédemment. Une fois cette construction de base accomplie, le sujet s'alimente en fonction de ses centres d'intérêt mais surtout il s'alimente d'autant mieux, d'autant plus efficacement et avec d'autant plus de plaisir ! Le plaisir, voilà le maître-mot du savoir. Si tu prends du plaisir à apprendre, si tu prends du plaisir à mettre en oeuvre ces connaissances, compétences et attitudes, et si tu prends du plaisir à apprendre continuellement, alors pourquoi fuir ?

Apprendre à apprendre passe nécessairement par l'acquisition de connaissances et compétences de base. La formation à la maîtrise de l'information est un vecteur essentiel dans la construction du apprendre à apprendre. Apprendre à apprendre est essentiel pour s'intégrer et s'épanouir dans une société de plus en plus exigeante. Mais si certains s'enfuient, ce n'est certainement pas à cause de la formation qu'ils ont eu. Alors comment garder ces têtes pensantes ? Comment faire en sorte que le savoir ne soit pas la chasse gardée d'une caste d'intellectuels ? Comment s'assurer que ces têtes bien formées rendent la pareille à ceux qui leur succèdent ?

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Jeunes et TIC : e-langage entre blogs et réseaux sociaux

Posted by Ludovic Gavignet on 14:31 in , , ,
Jeunes et TIC : e-langage entre blogs et réseaux sociaux
Ou le principe de l'idiotie jeune aggravée par les TIC

Préambule : Les jeunes sont idiots. Les TIC ne font qu'aggraver les choses. Alors Jeunes + TIC, j'vous raconte même pas ce que ça peut donner ... euh si : une partie de notre société. Heureusement que nous, adultes, sommes là pour relever le niveau !

"Les jeunes c'est plus c'que c'était !" Pourquoi les jeunes ont-ils changé ? Ont-ils eu raison de changer ? Quelles sont les origines de ces changements ? Mais de quel changement parle-t-on ?
La (r)évolution numérique amène d'autres manières de communiquer et même d'apprendre.
Alors, actuellement, quels usages ont les jeunes des TIC ? Et dans tout cela, où se situe le jeune ? Est-il acteur ou victime (probablement les 2) de ces évolutions ? Où se situe le rôle de l'éducation et de l'enseignement ? Comment éducation et enseignement doivent-ils évoluer ?

1) Les jeunes : fainéants, illettrés et idiots qui ne pensent qu'à jouer

Mais pourquoi les jeunes existent-ils ? Ils ne font rien, ne veulent rien faire. Ils sont illettrés, parfois même analphabètes tellement ils sont fainéants face aux apprentissages. Ils sont idiots : ils ne comprennent rien, ne voient pas plus loin que le bout de leur nez ... et encore, quand ils savent où se trouve leur nez !
Alors, Internet a été la révolution pour ces jeunes : désormais ils peuvent remplir toutes leurs "obligations" de jeunes grâce à Internet. Ils apprennent grâce à Dieu Google, ils communiquent grâce à la fée MSN, ils se cultivent à doses de Wikipedia, ... Mais de quoi se plaint-on ?
On se plaint de ce jeune fainéant, toujours plus fainéant. Autant avant il écrivait sur des blogs des articles bourrés de fautes d'orthographe sur des sujets aussi utiles que la stupidité du professeur-documentaliste qui ne sait que dire "chut!", autant désormais il se contente de 3-4 mots sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. Sales jeunes, ils ne faisaient déjà rien avant et ils en font encore moins maintenant : conclusion, les jeunes sont des moins que rien !

1.1) Les réseaux sociaux : la friandise jeune par excellence
Les jeunes n'aiment pas manger, ils ne pensent qu'à regarder la télé et jouer sur leur ordinateur ou console de jeux. Faux ! Les jeunes sont même très gourmands : ils demandent et redemandent du Facebook et du Twitter. S'teplait p'pa ! Encore 5 p'tites minutes d'fésbouc ! Note à apposer sur le frigo : Acheter du Facebook.

- Un réseau sauce quoi ? Ha ! Fessbouk !
Parlez à un jeune de réseau social et il vous regardera avec des yeux de merlan frit. Parlez à un jeune de Facebook ou Twitter et ses yeux s'illumineront. Vous verrez scintiller toute la galaxie dans ses yeux. Vous verrez même une larme coulée sur sa joue. Oui, le jeune aime les marques, juste les marques et sur Internet aussi. Donc non, le jeune n'est pas inculte, c'est juste qu'au lieu d'utiliser un nom commun, il utilise une marque. Oui le jeune sait énormément de choses, il sait que fessbouk et twitter c'est pas pareil, il sait qu'un dahu a été capturé à Vittel le 6 mars 2010 ("c'est Alfred, mon pote de 5°4 qui l'a écrit sur Twitter !"), il sait même que le roi de la France a épousé Jeanne d'Arc. Héhé, il est intelligent l'jeune ! Heureusement que les réseaux soc... euh que Facebook, Twitter & Cie sont là hein !

- Les blogs, c'est has-been
Vous avez un blog pour faire comme les d'jeun's ? Trop tard ! Maintenant c'est démodé. C'est pas assez rapide. En effet, le jeune est pressé, il n'a pas le temps d'écrire. Alors écrire un article sur un blog, même quelques phrases, ça prend trop d'temps. Heureusement, les anges Facebook et Twitter sont passés par là. Un mot, un clic, hop c'est en ligne. 1 seconde, 2 secondes, hop ça a été "twitté" 514 fois. 1 minute, 2 minutes, hop la France entière connaît mon message Twitter : "Je suis chez tata suzanne, elle m'a fait un bon gâteau". Heureusement qu'y'a ça, sinon personne n'aurait jamais su que j'étais chez tata Suzanne !

- J'offre ma vie privée à qui en veut !
Même problème que ceux que l'on rencontre pour les blogs. Les jeunes n'ont pas conscience que n'importe qui peut accéder à leur twit ou statut facebook (même si on peut bloquer certaines fonctionnalités ...). Alors, on peut littéralement traquer un jeune, d'autant que les jeunes sont très friands de ces réseaux. Il suffit de reprendre tous les messages de ce jeune et on peut dresser son emploi du temps plus ou moins exhaustivement. Mais outre l'emploi du temps, on peut rentrer directement dans le cerveau du jeune. Roh je suis allé chez tata suzanne, mais son gâteau il était vraiment pas bon. Bizarre ça ne lui était jamais arrivé, et si tata Suzanne trompait tonton ? Cela est d'autant plus grave que la publication est en temps réel et que les jeunes laissent des messages depuis leur ordinateur et téléphone portable.

- Le journal extime jeune
Les journaux intimes sont désormais démodés même si certains jeunes en gardent et alimentent toujours un secrètement sous leur oreiller. Désormais, les TIC ont permis d'extimiser ces journaux intimes. Cela passe par les réseaux sociaux (on l'a vu, les blogs c'était avant). Ce qui est d'autant plus grave, c'est qu'auparavant les jeunes écrivaient leurs journaux intimes en réfléchissant à des phrases correctes, à des tournures originales. Maintenant, c'est du texte brut : "Ptin fé chié, cass'toi pov'con". L'idée est la même c'est sûr, alors pourquoi s'embêter à broder comme des politiciens noyeurs de poisson et spécialistes du tournage autour du pot ...

1.2) Internet, c'est plein de ressources ; pas comme les jeunes !

Les jeunes n'utilisent pas Internet comme il le faudrait, c'est-à-dire intelligemment, avec un recul critique. Mais en ont-ils vraiment besoin alors qu'ils n'utilisent que les "classiques" du web à savoir (outre les réseaux sociaux précédemment cités) Google, Wikipedia, MSN ?

- Oh pardon Dieu Google, je vous ai blasphémé en prononçant Bing ou Live Search !
Les jeunes sont fidèles. Les jeunes sont croyants. Les jeunes sont pratiquants. Les jeunes vouent un véritable culte à Dieu Google. Voici quelques témoignages que l'on aurait pu entendre de ci de là :
"Google a été là lorsque j'en ai eu besoin. Mon prof de maths m'a demandé d'expliquer le théorème de Pete Al Gore. Google m'a apporté l'illumination dont j'avais besoin : ce n'était pas le théorème de Pete Al Gore, mais la non élection de Albert Al Gore".
"Mon père m'a demandé d'aller voir ailleurs s'il y était. J'ai cherché sur Google Earth et ai constaté qu'il n'était pas ailleurs. J'ai pu lui répondre dans l'heure qui suivait"
"Un jour j'étais perdu. Je ne savais plus quoi faire. J'ai cherché 'jeu' dans Google. Depuis, j'ai trouvé ma voie : je joue à Dark Orbit"
"C'est un copain de ma classe qui m'a parlé de Google. Il me disait qu'on trouvait tout grâce à cela. Je ne l'ai pas cru, jusqu'au jour où j'ai essayé. Depuis, je ne peux plus m'en passer"
"Mes amis et moi nous réunissons tous les samedis pour essayer Google. Tout ce que nous cherchons, nous le trouvons. Vive Google !"
Témoignages surprenants ? Pas tant que ça, écoutez bien ce que vous entendez lorsque les jeunes sont sur Internet. Ou alors, osez la question : "C'est quoi Google ?". Il y a fort à parier que vous aurez droit à l'une ou l'autre des citations ci-dessus. Dieu Google révolutionne nos usages. Il dit toute les vérités. Il est donc LA vérité. Dieu Google, je vous vénère ... hum hum heu ressaisissons-nous. Google est un faux miroir du savoir absolu. On croit voir en lui l'universel, l'universalité, l'universalisme, l'encyclopédisme total. Or, Google retrouve aussi bien le faux que le juste, le mal que le bien, le subjectif que l'objectif, le réfléchi que le stupide, etc.

- Wikipedia : le savoir absolu
Un lieu culte, un personnage célèbre, un concept philosophique, etc. Wikipedia a la réponse. Wikipedia c'est qui ? C'est nous. Nous qui participons au développement de cette encyclopédie. Partant du principe de l'autocorrection, Wikipedia semble autant si ce n'est plus juste que certaine sencyclopédies. Alors ni une, ni deux, le jeune l'utilise. Et il a raison. Mais là où il n'a plus raison, je dirais même plus, là où il a tort, c'est qu'il n'utilise que wikipedia. Ouh malheureux ! Mais que fais-tu de la vérification des informations (croisement des sources), mais que fais-tu de la complémentarité des informations, mais que fais-tu de la diversité des points de vue, mais que fais-tu petit idiot !!!???
Wikipedia se présente comme une ressource à exploiter évidemment. Mais attention danger. Wikipedia n'est pas "Tourdebabeledia" : le savoir absolu n'existe pas et n'existera jamais. Tout simplement car le savoir est par essence infini. Et l'infini est inaccessible (ah bon ?). Ce qui est d'autant plus dommageable, c'est que le jeune fait le ctrl+c ctrl+v (ou pomme+c pomme+v). Hop, emballez c'est pesé. Désormais les exposés des élèves sont des wikipexposés. Rah ces jeunes, fainéants et idiots ...

- MSN : My Social Network
MSN, c'est le réseau social des jeunes. C'est leur moyen de discussion. "La communication directe, c'est nul ! C'est mieux sur msn, on s'lâche plus !". Oui MSN c'est génial. Plus besoin d'attendre pour se parler : un message instantané et hop, bibi est au courant que je viens de me faire une tresse. Extrait d'une conversation qu'auraient pu avoir 2 jeunes :
- Slt, coman ?
- Décontract', g boufé 1 pom :-)
- Lol, ma sister ossi ça lui est arrivé 1 fois ;-)
- loooooooooool les gros esprits se rendent contre :-P
- mdr
- ptdr
- bon j go. @+
Le texte ci-dessus reflète une conversation TIC banale (caricaturée pour les besoins d'illustration de mon propos ... comme le font les journalistes ... mais chut! je n'ai rien dit) entre 2 jeunes. Trouvez Charlie en sachant que Charlie est le problème. Hum euh je pose X, je retiens 4, j'enlève le O .... rah j'y arrive pas m'sieur !

Google, Wikipedia, MSN sont au coeur de la vie numérique jeune. Pourtant de multiples autres ressources existent et ne sont pas exploitées. Jeunes, prenez modèle sur les irréprochables adultes que nous sommes ...

1.3) Le jeune s'amuse et avec l'électronique et le numérique c'est toujours pire !
Rah ces jeunes ... on leur met un ordinateur dans les mains et ils n'en démordent pas. Ils sont enragés ces jeunes. Leur enlever un ordinateur ou une console, c'est comme prendre l'os qu'un chien est en train de mâchouiller. Je connais quelqu'un (enfin c'est quelqu'un qu'a twitté ça) qui s'est fait mordre par son enfant (un jeune) alors qu'il voulait envoyer un e-mail. Le jeune est un addict, un esprit fragile qui baigne dans l'univers du jeu. Ils peuvent pas faire comme nous à leur âge : aller jouer dehors ? Avec tous ces jeux vidéos, les jeunes sombrent dans le piège de la société de consommation. Euh mais ne seraient-ce pas la faute des parents qui n'arrivent pas à gérer le temps de jeu de leurs enfants ? Mais non puisque les enfants mordent leurs parents ...

Ordinateurs, Internet : 2 mots pour des maux. Les jeunes s'abrutissent alors qu'ils le sont déjà assez comme ça. Mais qui a inventé Internet ? Les jeunes ne vivent plus que grâce à Internet. Supprimons Internet et tous les problèmes seront réglés !

2) Le jeune : coupable d'être victime
Le jeune est idiot. Le point de départ est mauvais. Avant d'affirmer, il est indispensable de se questionner. Le jeune est-il idiot ? Pourquoi le jeune serait-il idiot ? Pourquoi le jeune serait-il plus idiot que nous ?

Le jeune est en fait une double victime. Victime d'Internet, victime de l'adulte qui considère le jeune comme coupable de son incapacité face à Internet. Or le jeune a des capacités face à Internet. C'est un digital native, très au fait des nouvelles technologies. Il baigne dedans, alors si on lui enlève son univers, qu'advient-il de lui ? Mais baigner ne signifie pas "savoir nager". Et là se situe le rôle de l'adulte : accompagner le jeune dans ses premiers pas sur Internet, l'aider à nager. Fort d'entraînement, le jeune nous dépassera rapidement, en sachant beaucoup de choses plus que nous. Mais si l'entrainement se base sur des lacunes et des erreurs, le jeune croira nous dépasser et demandera à se passer de nous tout en accomplissant une succession d'erreurs qui l'entraineront vers la noyade numérique. Et des nageurs-sauveteurs en TIC, il y en a trop peu face à la profusion de tous ces futurs noyés. Face à ces noyades numériques, l'adulte, très pédagogue, pointe du doigt ce digital native qui ne maîtrise rien. R'harde moi, je suis un digital immigrant et je me débrouille mieux que toi. Et même je me passe volontiers du "digital". Fais comme moi, reviens au crayon et au papier : le bon vieux temps.

Les jeunes risquent la noyade numérique. Il faut leur apprendre à nager. On essaie. On fait de notre mieux. Mais ce qu'on leur apprend est beaucoup plus rébarbatif que ce qu'eux peuvent découvrir. On leur parle de croisement des sources, de citation des sources alors qu'eux voient l'information instantanée, la communication immédiate, l'ubiquité numérique, etc. Une solution : développer des stratégies d'apprentissage attractives, attrayantes. Partir des acquis des élèves (Twitter, Facebook, Yahoo, MSN) pour arriver là où on veut les emmener (fiabilité des sources, validité de l'information, vérification des sources, etc.). Mais on targuera les profs de démago., on se plaindra que l'on ne répond pas aux programmes, et on constatera que tout cela prend du temps, trop de temps. Quid ?

Parents, profs, adultes. La responsabilité de former les élèves, de leur ôter le statut de coupable pour les reconnaître victime et les aider est de notre ressort. Le jeune est victime et se croit coupable. Le coupable, ce n'est pas lui, c'est nous. Coupable de ne pas le former, l'informer. Le jeune a quand même une part de responsabilité : s'entêter à aller à la facilité au lieu de travailler. Apprendre à travailler : là réside la difficulté majeure.

3) Jeune, TIC et éducation

Les TIC constituent une révolution dans le comportement général de la population. Qui n'est pas équipé informatiquement ? Qui ne dispose pas d'Internet. Faisons fi du débat entre pays industrialisé et pays en voie de développement (même s'il est extrêmement intéressant d'en parler). Les TIC constituent, quoiqu'on en dise, une évolution. Ils simplifient énormément de choses. Mais ces simplifications ne doivent pas pour autant cacher que les TIC ne sont pas simples. Il faut apprendre à les utiliser pour les maîtriser. Nous devons former les jeunes à devenir des citoyens autonomes, responsables, doués d'esprit critique, etc. Ce travail revient à tout un chacun. Aussi, devenir citoyen, c'est apprendre à le devenir : que faire, comment faire, pour quoi faire ? "Un citoyen responsable est un citoyen informé" dixit Hubert Beuve-Mery. Cette information passe non seulement par les écrits papiers, écrits audiovisuels (dont la lecture de l'image fixe et animée) mais aussi par les écrits numériques. Savoir qui écrit quoi, comment, pourquoi. Etre conscient des rumeurs (hoax) sur Internet. Savoir vérifier l'information. Comprendre les dangers d'Internet pour mieux saisir les opportunités de ce média évolué (quoique ...) et évolutif. Tout cela, et bien d'autres choses encore, c'est à nous, adultes, de l'apprendre aux jeunes.
Le problème principal c'est que les jeunes croient savoir. Il faut donc leur prouver qu'ils ne savent pas en leur faisant passer un petit test qui fera guise d'évaluation diagnostique. Certains se débrouilleront mieux que d'autres, mais il ressortira qu'à de rares exceptions près, les jeunes se laissent piéger. Demandez leur de déterminer quel site parait selon eux le plus fiable sur une sélection entre site engagé, site de secte, site informatif objectif (il doit bien en exister quelque part ...), site de désinformation. Vous allez être surpris (je l'ai fait avec des 2ndes ... terrifiant !).
Ainsi, vous légitimerez votre rôle dans l'apprentissage de ces jeunes.

- Facebook, Twitter, MSN : faut-il en parler ?
Parler des réseaux sociaux, des messageries instantanées, nécessairement oui, si la demande s'en fait sentir. Après, il faut jauger la nécessité d'approfondir cette notion ou non tout en réfléchissant au préalable bien évidemment si les explications données seront utiles et formatrices (travail sur la protection des données personnelles, sur l'impact des réseaux sociaux dans la propagation des rumeurs, etc.). Internet ne doit comporter aucun sujet tabou. Parler de Facebook et Twitter n'a rien de démagogique : il s'agit d'un fait de société sur lequel il faut informer les élèves qui n'ont pas conscience de l'impact de l'usage qu'ils en font et du préjudice que cela peut leur poser.

Avant de dire qu'un jeune est idiot, stupide, incompétent, il faut l'informer et le former. Une fois qu'il aura tous les éléments en possession et s'il continue à se comporter bêtement en ignorant tout ce qu'on a pu lui apprendre (et pas seulement lui dire) alors là oui, on pourra déclarer que ce jeune est stupide. Enfin, à vérifier encore que l'apprentissage aura été dispensé convenablement ...



Je vois déjà vos yeux rougis et votre cerveau fumant arriver jusqu'ici (pour ceux qui ont pu suivre). Dur à suivre ce discours : je suis sûr que vous avez eu du mal à toujours distinguer l'ironie du sérieux. Et pour cause, je me suis basé sur des on-dit, des légendes et autres racontars qui pour vous sont des réalités. J'ai traité ce billet majoritairement ironiquement pour justement montrer les raccourcis simples et simplistes que l'on fait des jeunes. Les jeunes, mais qui sont-ils au fait ? A l'heure où l'on se bat contre les préjugés et le racisme, les jeunes sont toujours autant stigmatisés et accusés de tous les maux et par tous les mots. Certes un jeune demeure un jeune, mais il s'agit d'un passage indispensable et incontournable pour que le jeune se construise. Il ne sert donc à rien de le présumer toujours coupable, il faut juste essayer de comprendre. Comprendre qu'un jeune a des besoins. Qu'il est stupide comme nous-mêmes l'avons été (le sommes encore ?). Certes ce n'est pas comme avant : les TIC ont changé la donne, mais la problématique demeure toujours la même. Un ado demeure un ado.
Qu'on lui mette un ordi ou un crayon dans les mains, l'ado ne changera pas. C'est ce qu'on lui dira d'en faire qui pourra l'aider à évoluer et à devenir un homme citoyen. Quel que soit l'outil utilisé, l'ado peut se construire. A nous de lui apprendre à s'en servir. Nous, ce sont les parents, les éducateurs, les enseignants et tous les adultes, en général. Plus nous nous plaindrons des jeunes, plus ce sera nous que nous accuserons : la faute est nôtre, celle de ne pas avoir su éduquer et former le jeune. Un ado n'est pas mauvais en soi. Un ado devient ce que l'on veut qu'il devienne et surtout ce que l'on fait pour qu'il devienne ce que l'on veut. C'est ce que l'on appelle l'Education. Et trop nombreux sont les adultes qui ont démissionné. Les TIC sont un bon prétexte pour se défausser. Pourtant, avec les TIC, notre rôle n'en est que plus réaffirmer. Si on laisse un jeune livré seul face aux TIC, il considérera les TIC comme son père. Ne vous plaignez pas si un jour vous entendez un enfant ou pire votre enfant (mais non, ce n'est pas possible, mon enfant n'est pas un jeune comme les autres, il est intelligent et cultivé lui) s'exclamer : "Ce week-end je vais voir Papa Google et Maman Facebook. Et Lundi c'est tata Wikipedia qui m'emmène à l'école. Je suis pressé, y a Darkorbit qui m'attend. On en reparle demain chez Mamie MSN ?".
Nous fonçons droit dans le mur. Mais bon ce n'est pas de notre faute, ce sont les jeunes et ces satanés TIC ...

Note : vous pouvez remplacer "jeune" par certains prénoms d'adultes que vous connaissez. Sauf que pour eux, malheureusement, l'éducation devrait être terminée. Qui a dit que seuls les jeunes étaient stupides, idiots et fainéants ?

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Serious Games (Jeux sérieux) : quand les jeux sérieux servent l'éducation

Posted by Ludovic Gavignet on 18:52 in , , , ,
Serious Games : Jeux sérieux
Quand les jeux sérieux servent l'éducation

Les jeux sérieux se développent chaque jour un peu plus grâce à une demande de plus en plus forte de la part des jeunes et des moins jeunes. Les serious games, ce sont des jeux oui, mais à valeur éducative.
Aussi, quels sont les jeux sérieux et se valent-ils tous ? Que peuvent apporter les jeux sérieux à la pédagogie ? Les jeux sérieux peuvent-ils supplanter les enseignants et autres pédagogues ?

1) Jeux sérieux, serious games : de quoi parlons-nous ?
Les jeux sérieux sont par définition des jeux qui apportent des connaissances, compétences, aptitudes, à celui qui y joue. On pourrait considérer les jeux sérieux comme des jeux éducatifs, c'est-à-dire qui permettent d'apprendre en s'amusant (ludoéducatifs). Les jeux sérieux abordent de multiples thématiques : développement dirable, mathématiques, géographie, histoire, technologie, architecture, etc. Bref, il y en a pour tous les domaines qui sont traités de près ou de loin par l'Ecole. Mais où se situe la frontière entre véritables jeux sérieux et des jeux à prétexte éducatif ? En effet, nombreux sont les jeux qui prétendent apporter des connaissances ou compétences utiles à des (futurs) citoyens, alors même qu'il ne s'agit que d'un prétexte. Ainsi, développer une ville est-il un jeu sérieux ? Oui de par ses côtés de gestion économique, d'urbanisme, de prise en considération des multiples contraintes, non de par ses options "destruction automatique", de par ses cheats-codes (codes de triche), etc. En somme, tout jeu peut avoir un élément de portée "sérieuse" (au sens éducatif du terme), mais il ne faut surtout pas que les options ludiques surpassent ces considérations éducatives. D'un autre côté, on peut observer que certains jeux sont totalement éducatifs : jeux-geographiques.com par exemple aborde vraiment l'apprentissage de connaissances sans "fioritures" inutiles. Mais ces jeux, très prisés des enfants notamment, apportent-ils réellement quelque chose sur le côté éducatif ? Modifient-ils la relation des élèves à la pédagogie en développant l'autodidactisme, avec tous les dangers potentiels que cela peut couvrir ?

2) Quand les jeux sérieux (dé)servent la pédagogie
Les jeux sérieux sont implantés dans les établissements scolaires avec des élèves demandeurs de ces jeux. Lorsque les élèves ont du temps libre, ils veulent jouer. Ainsi, il suffit du mot "jeu" pour que les élèves s'intéressent aux jeux sérieux et à l'apprentissage. En effet, les élèves préfèrent nettement les "jeux sérieux" sur Internet au même cours qu'il pourrait avoir ! Pourquoi ? Tout simplement car les élèves sont autonomes (ils veulent apprendre par eux-mêmes) et surtout il y a la notion de "jeux". Certes ce sont des jeux sérieux, mais le terme "jeu" résonne dans la tête des élèves comme un mot-clef essentiel. Aussi, les élèves ont-ils vraiment l'impression d'apprendre quelque chose ou font-ils cela uniquement pour le divertissement ? A vrai dire, d'après ce que je peux voir dans le CDI, les élèves apprennent sans même s'en rendre compte. Ils jouent, rejouent et surtout s'entraident. Jamais je n'ai vu les élèves s'impliquer autant dans un travail en autonomie et en entraide que grâce à ces jeux sérieux.
Mais qu'est-ce qui les motive donc dans ces jeux sérieux ? En fait, les élèves sont friands d'évaluation. Ils veulent savoir ce dont ils sont capables et surtout, être les meilleurs. Et pour cela, ils acquièrent un concept clé qui leur servira tout au long de leurs études, notamment dans le sport : s'échauffer, s'entraîner, essayer, s'améliorer, recommencer, etc jusqu'à être le meilleur. Cet esprit de compétition n'est pas du tout néfaste, car il ne s'agit pas de gagner pour écraser les autres, mais de gagner pour montrer que l'on a réussi à dépasser des limites que l'on croyait infranchissables. Voilà, j'en ai fini de vanter les louanges de ces jeux sérieux. Revenons au cœur de la problématique posée : les jeux sérieux peuvent-ils remplacer la pédagogie traditionnelle ?

3) Jeux sérieux et Education : amis ou ennemis ?
La pédagogie est une affaire de professionnelle. Il s'agit d'user de techniques et stratégies afin de faire acquérir à chacun, dans sa diversité, les connaissances qui lui sont utiles et qui sont prescrites par l'Ecole notamment. Aussi, les jeux sérieux n'apportent aucune pédagogie : ces jeux s'adressent indifféremment à tout le monde et ils sont automatisés. L'évaluation est commune pour tous, quel que soit son âge, ses progressions, etc. Certes les jeux sérieux proposent différents niveaux, mais cela ne change en rien le problème soulevé. Ainsi, les jeux sérieux permettent d'acquérir des connaissances, mais comment s'assurer des connaissances acquises par chacun, et surtout comment s'assurer que les élèves peuvent transférer ces connaissances. D'ailleurs, je parle de connaissances, mais ces connaissances ne se transformeront peut-être jamais en savoir : en effet, comment un élève peut intégrer seul de telles connaissances ? Pour l'exemple des jeux géographiques, certes il saura sur le moment que la ville de Besançon se situe dans le Doubs, "à droite sur l'image" comme ils diront (au lieu de "à l'est sur la carte"). Mais, en dehors du jeu, vont-ils s'en rappeler, vont-ils voir l'utilité de cette connaissance ?
Les jeux sérieux sont donc très utiles pour conforter des connaissances préalablement acquises, pour transférer certaines de ces connaissances, pour créer du sens et du savoir ou alors, pour préparer le terrain à des connaissances qui viendront ultérieurement et qui seront bien évidemment présentées par un pédagogue.

Les jeux sérieux sont des jeux très utiles, puisqu'ils permettent aux élèves de conforter des connaissances et de s'investir dans un "travail". Les élèves eux-mêmes n'ont pas l'impression d'apprendre, puisque selon eux ils ne font que "jouer". Certes, le jeu contribue à former l'individu, mais grâce aux jeux sérieux, cette formation se fait intellectuelle grâce à l'apport de connaissances. Les jeux sérieux apportent ou supportent des connaissances. Les élèves s'investissent pleinement dans ceux-ci, n'hésitant pas à s'entraider ... et à mener des petites compétitions pleines de fair-play. Mais le rôle des pédagogues et tout particulièrement des enseignants est indispensable. Non pas forcément pour être derrière les élèves lorsqu'ils jouent à ces jeux sérieux (sans quoi il y a fort à parier qu'ils cesseraient de jouer), mais pour s'appuyer sur ces jeux pour aider les élèves à apprendre. Oui, il est impératif que les enseignants considèrent avec sérieux les jeux sérieux, d'autant qu'ils leurs permettent de gagner du temps. Les élèves n'ont pas l'impression d'apprendre et ne rechigneront certainement pas à une petite séance imposée de "jeux sérieux", même depuis chez eux.
- Les "Jeux sérieux" (les vrais, c'est-à-dire ceux qui auront été préalablement sélectionnés par un ou plusieurs enseignants) doivent être autorisés aux élèves, à tout moment sur leurs heures d'étude.
- S'appuyer sur les jeux sérieux peut être une aubaine pour les enseignants. Ces derniers ne doivent pas avoir peur de dire : "Ce soir, vous jouerez à ce jeu, on en reparlera demain".

Désormais, il n'y a plus qu'à attendre et espérer que les jeux sérieux se développent encore en ne tombant pas dans la dérive de la démagogie, des options "irréelles" et demeurent de véritables jeux qui permettent d'acquérir une multitude de connaissances ou compétences. A suivre donc !

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Délires ivres des livres

Posted by Ludovic Gavignet on 19:42 in , , ,
Délires ivres des livres

Je vais vous dévoiler un secret. Et pas un petit secret, le secret qui va changer votre vie. Ce secret tient en 5 lettres : LIVRE. Et petit jeu de mots sur lequel je vais me pencher et m'épancher : l'ivresse du livre.
Oui, nous vivons dans un monde numérique. Non le livre numérique n'est pas l'avenir du livre mais un simple cousin (très sympa au demeurant).
Oui, le livre est une richesse inaliénable. Non le livre ne s'adresse pas uniquement aux aliens dits "intellectuels".
Oui, le livre est un piège dans lequel on ne regrette jamais être tombé. Non le livre n'est pas un puits perdu de temps.

1) Société numérique : l'amour du livre ... papier !
Pourquoi veut-on toujours opposer le numérique au "traditionnel" papier ? Pourquoi désire-t-on que le numérique remplace nos comportements "originels" (et parfois originaux, il faut l'avouer) ? Pourquoi dit-on du numérique qu'il couvre tout notre avenir ? Pourquoi ? Oui pourquoi ? Mais enfin, oui, pourquoi !!! Bon heu ... je vais pas jouer l'auteur de thriller à suspense (hé ! mais tu vas t'bouger l'neurone, y'en a marre de ce suspense à 2 balles !) ... Alors la question était pourquoi : tout simplement car la nouveauté attire tout simplement ! On voit le numérique comme la solution à tous nos maux ... mais pas forcément à tous nos mots. En effet, le livre papier que l'on a longtemps craint voire disparaitre, que les plus pervers souhaitent voire mourir, que certains déclarent même voir s'éteindre, ce livre papier demeure, survit et semble même mépriser tout le mal que l'on dit de lui. J'ai même entendu pas plus tard qu'hier un livre soupirer à mon passage "Pouh, il a beau être prof-doc, il ne fait rien pour nous, les livres poussiéreux" ... Ce à quoi j'ai rapidement répondu en sortant Dédé (oui je donne des petits noms à chacun de mes livres) et en le mettant dans les "Coups de coeur", ces livres qui ont plu à l'un ou l'autre des lecteurs. Hé oui, Dédé est sorti et il a même été très apprécié par les yeux curieux de nos charmantes têtes blondes d'élèves. Tant apprécié, qu'ils ont délaissé les "Grosses Bertha" comme j'aime désigner les ordinateurs. Non pas qu'ils soient "canons", mais qu'ils détruisent le processus de lecture plaisir ... et au-delà - mais ce n'est pas l'objet du propos - tout le processus de recherche et traitement info documentaire. Hopla (dédicace à nos amis alsaciens) !!! Je te vois joyeux lecteur t'esclaffer devant mon propos : "mais c'est qu'il croit au livre papier celui-là, quel optimiste, et il ose contester la suprématie du numérique ... mais il est d'ailleurs très mal placé puisqu'il milite pour le livre papier en publiant ... sur un blog numérique ! Hahahahahahah !!! Hahahhahahah !!! (Répété une petite centaine de fois)". Mais j'y arrive ! Mon propos avance et mes premières explications justifications et autres clarifications. Je suis tout à fait en faveur du numérique : très utile, très pratique, très économique, très écologique, etc. Mais nos comportements traditionnels, notamment ceux de lecteur, ne doivent pas être nécessairement modifiés par le numérique. Je dis bien "nécessairement", car la lecture numérique ou la lecture croisée "papier-numérique" peut intéresser plus d'un lecteur, et tant mieux pour lui : "la lecture est une liberté, soyez libre comme vous le voulez, mais lisez !". Ce que je tiens à mettre en avant, c'est qu'il ne faut pas à tout prix vouloir la peau (ou plutôt la reliure) du livre traditionnel. Tout simplement, car toucher, sentir, ressentir un livre, passe par ce plaisir de l'avoir entre les mains. Certains, pour mieux le regarder, demandent d'ailleurs à le garder : être un bibliophile possessif, c'est pathologique ?

2) Le livre : une richesse inaliénable
Lire un livre, c'est partir dans une aventure. Cette aventure, on la vit virtuellement (oh tiens ! on peut être dans le virtuel sans le numérique, c'est magique !!!). Certains préfèrent garder leur lecture pour eux, dans leur bibliothèque personnel : ce sont les bibliophiles possessifs. Leur principe est simple : la lecture, c'est personnel, je ne peux pas supporter que quelqu'un ait déjà lu ce livre. Les bibliophiles possessifs ont tout compris : le livre est un véritable trésor ... et égoïstement on a envie de le cacher, de ne pas le partager. Rassurez-vous si vous êtes un bibliophile possessif : vous n'êtes pas malade et ce n'est pas mal de garder ce trésor pour vous. Mais si vous culpabilisez trop et que vous ne pouvez vraiment pas prêter votre livre (ça arrive), donnez au moins ses références, que vos amis puissent trouver les frères jumeaux de votre petit trésor ! Hormis les bibliophiles possessifs, il y a les bibliophiles (tout court). Eux, ils sont plus "détendus" vis-à-vis du livre : ils n'hurleront pas dès que vous lui aurez pris son livre, ils aimeront fréquenter les bibliothèques et n'auront pas peur d'effacer la poussière, etc. D'ailleurs, la poussière est un bon témoin de la richesse du livre. On aurait tendance à croire, si l'on suit notre logique, qu'un livre plein de poussière est inintéressant, car (et nul besoin d'être Sherlock Holmes pour le deviner) cela signifie que personne ne l'a consulté depuis bien longtemps. Et pourtant. Il ne faut pas oublier qu'une lecture ne peut être que personnelle : la preuve certains aiment certains livres, d'autres les détestent. Alors, un livre plein de poussière est véritablement une richesse : on a des chances de tomber sur une pure pépite ... que quasiment personne n'aura lu ! Et un lecteur, par essence un peu égoïste (si si je vous assure !), rêve de tomber sur un livre merveilleux et de ne pas partager sa lecture (bouh le méchant !) et surtout de porter ce sourire narquois, quelque peu hautain de l'Homme satisfait de son fait : il a lu, il a su, il a vaincu !
Outre les bibliophiles plus ou moins bibliobsédés (dédicace à un confrère blogueur), il y a ceux qui se disent "non lecteur" ou que l'on désigne vulgairement (sans forcément le vouloir) "faible lecteur". Dans faible lecteur, faible donne un côté péjoratif, or il faudrait plutôt voir la notion de "Lecteur occasionnel". Passons outre le débat de lecteur (tout le monde lit : une étiquette, un message sur papier ou à la télé, les numéros de son répertoire, etc.) et parlons du lecteur de livres. Il est vrai que le livre fait peur avec tous ses formats aux noms barbares : in-plano, in-folio, in-4°, in-8°, in-16°, in-18°. Pourtant il est tout gentil le livre ! Il ne mord pas, il ne pique pas, il ne parle pas (sauf à moi comme je vous l'ai avoué précédemment), il ne détruit pas les yeux (il est quand même nécessaire de le préciser car avec tout ce qu'on voit à la télé ma p'tite dame !), il n'est pas nocif pour la santé (je précise quand même qu'il ne faut pas le manger ...), bref, il n'occasionne aucun effet secondaire ... sauf celui du plaisir ! Alors, si vous (ou si vous connaissez quelqu'un qui) souhaitez entrer dans le cercle très fermé (à double tour) des lecteurs (wahou !!! j'vais pouvoir entrer dans la communauté du livre !!!), suivez ces quelques conseils à la lettre (suivre à la lettre pour lire un livre, c'est plutôt conseillé !) :
1) Lève-toi de ta chaise (sauf si tu es déjà debout)
2) Dirige-toi vers un lieu où il y a des rayons sur lesquels il y a plein d'objets qui relient des feuilles les unes aux autres : ce sont les livres
3) Prends ton ou tes bras pour sortir l'un ou l'autre de ces livres. Pour faire ton choix, écoute si un livre ne te chuchote pas à l'oreille de le "lire".
4) Une fois ton choix opéré, garde bien ce livre en main.
PS : Si tu ressens une légère sensation de brûlure, cela peut-être normal : tu n'as pas l'habitude de porter un livre.
5) Reviens avec ce livre près d'une chaise, d'un banc, ou de tout autre endroit pour t'asseoir confortablement.
PS : Attention : tu risques de devoir rester assis plusieurs dizaines de minutes (voire plusieurs heures) d'affilée : donc installe-toi à un endroit confortable où tu ne risques pas d'être dérangé
6) Installe-toi confortablement et ouvre le livre (pour cela, tourne la première page de couverture)
PS : Attention de bien prendre ton livre à l'endroit. Pour te repérer tu as un texte écris dessus : vérifie qu'il s'agit bien du titre et qu'il est dans le bon sens
7) Lis le texte. Une fois que tu as fini de lire une page, tourne la page pour lire la suite. Fais cela pour autant de pages que compte le livre.
PS : Si tu ne comprends pas ce que tu lis, repose tout de suite ce dictionnaire de grec ancien écrit en latin, ce n'est pas pour toi !

Attention ! Durant ta lecture, tu risques de développer ton imaginaire, de développer des connaissances et pire encore ... de prendre du plaisir !

Conseil : préviens bien ton entourage que tu vas lire (bon n'en fait pas trop, ça leur est à eux aussi sûrement déjà arrivé de lire) : tu risques de rire, pleurer, geindre, être en colère, etc.

Ca y est ? Tu as tout lu ? Tu as fini ? YOUPI !!! Tu es un lecteur. Bon ne te réjouis pas trop, si tu es devenu lecteur, désormais tu as une nouvelle dépendance : le livre. Mais rassure-toi, l'obsession du livre n'est pas une maladie ... mais un virus incurable ! Mais c'est un gentil virus comme nous l'expliquerait Maestro (référence à "Il était une fois ... la vie", série dont je suis d'ailleurs nostalgique :-( ).
Mais maintenant que tu lis tu prends peur : lire ça prend du temps ... Et qu'est ce que je ne vais pas faire d'autre à la place ?

3) Lecture : le trésor chronophage
Oui la lecture prend du temps. Comme tout plaisir, comme tout loisir. Mais pourquoi s'inquiéter du temps passé à lire ? Cette inquiétude des "Lecteurs occasionnels" est légitime : avant de lire, ils avaient beaucoup plus de temps. Mais beaucoup plus de temps pour faire quoi, là est la véritable question. D'ailleurs, le temps passé à lire est loin d'être du temps "perdu". C'est au contraire du temps gagné. Car non seulement on prend du plaisir à lire, mais on apprend énormément de choses, si ce n'est dans le contenu, dans notre rapidité de lecture. Et concrètement, dans notre société surinformationnelle, lire rapidement c'est gagner en efficacité. Bon, ne capilotractons pas trop le fait de lecture. La lecture, c'est un peu une chasse au trésor perpétuel. Et à chaque fois, on trouve le trésor. Certes, parfois ce trésor est de très faible quantité, mais bien souvent, le voyage et le temps passé à ce voyage en vaut toutes les chandelles ... parfois même 36 tellement on a été bouleversé. Alors oui, lire est chronophage. Mais lorsque le lit, le temps s'arrête. Il s'arrête, mais lorsque l'on a fini de lire, il reprend et grignote même tout notre temps de lecture. Une solution : ne jamais s'arrêter de lire (tiens, voilà un record "intelligent" pour le Guiness pour une fois). Bon, les yeux risquent de sortir de la route des lignes au bout du moment ...
D'ailleurs, pour preuve que la lecture est une chasse trésor individuelle et perpétuelle, interrogez n'importe quel lecteur (ils sont faciles à identifier : ils sont verts, portent des lunettes et parlent une langue inconnue de tous) : il vous avouera que leur quête du Graal est incessante depuis qu'ils ont toucher leur premier livre.

En parlant de Graal, le Graal littéraire existe-t-il ? Menons tous l'enquête, et, si vous trouvez le Graal, faites-le savoir, cela m'intéresse. Aparté de lecteur mis à part, j'espère que chacun, lecteur ou non lecteur, aura compris tout l'intérêt que présente aujourd'hui, demain et après-demain encore le livre. J'espère qu'il aura compris que le numérique est certes utile, mais ne remplace certainement pas et ne remplacera cela est sûr jamais, le livre papier. J'espère qu'il aura compris que lire est une véritable passion qui se cultive par elle-même. J'espère qu'il aura compris que l'ivresse du livre est un phénomène formidable qu'il faut avoir vécu au moins une fois dans sa vie. Au début, lire c'est trop trop dur. A l'épilogue, porter son regarder et laisser porter son imaginaire grâce aux quelques lignes écrites vous embarque pour un voyage sans fin vers ce qui ressemble étrangement à l'épanouissement personnel !

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